Cette semaine, Facebook demandera à chaque Européen l’autorisation d’utiliser la reconnaissance faciale
Il y a six ans, le ‘tagging’ (identification) automatique des utilisateurs européens de Facebook avait été bloqué pour des raisons de confidentialité. A présent que le GDPR va bientôt entrer en vigueur, Facebook saisit l’opportunité pour tenter de réintroduire l’utilisation de son logiciel de reconnaissance faciale en Europe. A partir de cette semaine, le réseau social demandera explicitement à tous les Européens s’ils veulent activer cette fonction.
Lorsque le GDPR sera d’application le 25 mai, les entreprises et organisations devront donner des informations claires et obtenir l’autorisation pour pouvoir utiliser les données de quelqu’un. Facebook devra elle aussi satisfaire à cette nouvelle loi européenne de protection des données. Dans ce but, elle orientera ses utilisateurs européens vers un écran indiquant entre autres quelles applis ont accès à leurs données.
“Tout un chacun sera invité à visionner des informations importantes sur la façon dont Facebook utilise leurs données, mais aussi à effectuer des choix en matière de respect de la vie privée”, peut-on lire sur le blog du site du réseau social. Les utilisateurs verront apparaître un message tout en haut de leur barre de nouvelles. En cliquant dessus, ils pourront choisir de continuer encore et toujours à partager certaines données avec d’autres. Ce qui est étonnant, c’est que l’option d’être automatiquement identifié sur des photos, s’y trouvera aussi.
Or cette possibilité est bloquée en Europe depuis 2012, parce qu’elle enfreint la loi européenne sur le respect de la vie privée. A présent que le GDPR va bientôt s’appliquer, Facebook profite de l’occasion pour tenter de réintroduire la reconnaissance faciale par le biais d’un système ‘opt-in’.
‘La reconnaissance faciale protège votre confidentialité’
Les utilisateurs auront donc le choix, mais Facebook tente nettement de les inciter à cocher cette option. Ce qui est frappant, c’est que le réseau social le fait en présentant son logiciel de reconnaissance faciale comme un outil “servant à protéger la confidentialité, en détectant par exemple si quelqu’un d’autre utilise une photo de vous comme photo de profil”. Le logiciel a aussi pour but d’aider les malvoyants à savoir qui se trouve sur des photos. Mais ce que l’entreprise ne dit pas, c’est que cette identification automatique lui donne davantage de renseignements sur l’endroit où nous nous trouvons et sur ce que nous sommes en train de faire.
En dehors de l’Europe et du Canada, Facebook applique actuellement encore son logiciel de reconnaissance facile sans demander l’autorisation des utilisateurs. Pour l’instant aux Etats-Unis, un procès collectif est cependant en cours. Un groupe d’utilisateurs accuse en effet Facebook d’utiliser son logiciel de reconnaissance faciale sans leur avoir demandé la permission. Zuckerberg avait pourtant promis la semaine dernière de demander aussi aux non-Européens les autorisations telles qu’exigées par le GDPR en Europe. “Je pense que le GDPR est en général une avancée très positive pour internet”, a-t-il ainsi déclaré la semaine dernière lors de son audition. Le schéma d’information basé sur le GDPR et présenté cette semaine aux Européens devrait l’être aussi aux utilisateurs non-européens ‘dans une phase ultérieure’, selon Facebook.
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