Capturer des souris grâce à l’IoT
Le mousetrapping n’est plus un terme réservé au marketing en ligne, mais s’applique désormais aussi au sens propre. Depuis une dizaine d’années en effet, l’Internet des objets (IoT) se met au service de ces rongeurs.
Dans le monde de l’ICT, le ‘mousetrapping’ est une forme agressive de marketing en ligne visant à faire cliquer un internaute. Ces techniques particulièrement agressives constituent à diffuser un flux permanent de pop-ups ou à désactiver le bouton de retour jusqu’à ce que l’utilisateur morde à l’hameçon. Peut-être avez-vous d’ailleurs déjà été victime de ce phénomène si vous avez par mégarde – sans même savoir comment vous y êtes arrivé – franchi la ligne rouge de l’Internet.
De même, la souricière numérique est un appareil destiné à capturer des souris. Et par extension, on a vu apparaître des appareils numériques de capture de rats, d’insectes, etc. Ces systèmes ont vu le jour voici une dizaine d’années dans le secteur de la lutte contre les rongeurs de toutes sortes. Ils se composent de capteurs bon marché sur pile, reliés à un réseau de type Internet des objets (IoT) qui ont permis de populariser cette technique.
Suivi ciblé
” Notre secteur connaît une évolution profonde “, explique Gert Vandecruys, operations manager chez Anticimex, un prestataire suédois de services dans le domaine de la lutte et de la prévention en matière de rongeurs, disposant de 7 sièges en Belgique. Voici quelque 25 ans, cette lutte consistait essentiellement à utiliser du poison. Mais aujourd’hui, l’accent est mis sur le contrôle et la prévention. L’émergence de nouvelles technologies joue à cet égard un rôle majeur. ” Nous installons des capteurs de mouvements et de chaleur à des endroits difficilement accessibles par l’homme. Cela nous permet de voir si des animaux traversent des conduites ou des gouttières de câble, passent sous des planchers ou des fonds plafonds notamment. ”
Par ailleurs, Anticimex utilise également des pièges électroniques. ” Nous avons introduit notre première génération voici 13 ans déjà, poursuit Vandecruys. Le piège se compose d’un capteur connecté à un réseau. Si l’animal est pris au piège, le capteur envoie un signal. ” Grâce à une plate-forme logicielle, le signal est transmis au client ou au technicien du prestataire de services. Ce type d’application est surtout populaire dans le secteur alimentaire parce que les entreprises demandent explicitement des solutions de lutte non-toxiques. Cette approche nécessite un suivi rigoureux des pièges.
La baisse des prix des capteurs et la disponibilité de la bande étroite font désormais de la lutte numérique contre les rongeurs une solution IoT accessible. Et pas seulement pour les souricières numériques, mais aussi les attrape-mouche numériques. Dès que le système dépasse une norme définie, une alarme se déclenche. Cette approche permet aux entreprises du secteur de proposer une lutte contre les rongeurs de type ‘as-a-Service’ avec un aperçu complet des pièges numériques. Cette solution se révèle en outre plus efficace puisque le technicien ne doit plus se rendre chez le client que si une capture a été signalée.
Données en temps réel
C’est ainsi que la britannique Rentokil Pest Control – une filiale de Rentokil Initial qui possède 15 sièges dans notre pays – propose à ses clients une vue synoptique grâce à sa plate-forme en ligne MyRentokil. ” Les clients peuvent visualiser l’activité des rongeurs sur leurs sites, ajoute Dio Naaktgeboren, directeur opérationnel de Rentokil Benelux. Grâce aux données en temps réel, nous entendons informer les clients de manière la plus correcte et la plus détaillée possible, en y ajoutant des recommandations de nos techniciens. ”
Rentokil utilise d’ailleurs les pièges numériques depuis pas mal de temps déjà, ceux-ci étant connectés par WiFi au réseau de leur client, outre la possibilité d’établir la connexion par carte SIM. ” La portée est nettement meilleure, même à l’intérieur de bâtiments dans des caves, chambres de refroidissement, etc. ” Par ailleurs, Rentokil Pest Control examine la manière d’analyser les données collectées pour les convertir en informations pertinentes. ” Ainsi, si nous constatons une augmentation d’activité – par exemple de souris ou de rats – dans une région déterminée, nous pourrions offrir aux clients la possibilité d’en informer les clients dans le voisinage, de renforcer la prévention ou de démarcher activement de nouveaux clients.
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