Tiger Technology: ‘L’environnement hybride ouvre la voie de la résilience des données’

CEO Alexander Lefterov: ‘La réalité est hybride. Nous croyons au ‘on-premises-first’, mais avec le cloud ensuite, par sécurité’. © Tiger Technology

L’agilité est l’un des mots-clés de 2024, également dans le domaine du stockage des données. Certes, il reste possible de tout déployer sur site pour garantir la résilience nécessaire. Mais, du moins selon Tiger Technology, de plus en plus d’entreprises adoptent sur le terrain une approche hybride.

Le constat est sans appel : au cours des dernières années, les hyperscalers ont prôné avec insistance la migration vers le cloud. Mais depuis peu, le message a changé. « Ils se sont rendu compte que le cloud n’apportait pas la meilleure réponse à chaque question », estime Alexander Lefterov, fondateur et CEO de Tiger Technology. Data News s’est entretenu avec l’ancien champion national de bowling de Bulgarie dans le cadre de l’IT Press Tour organisé fin de l’année dernière à Madrid. « La réalité est désormais hybride. »

Les entreprises considèrent en effet le cloud public comme une solution intéressante pour la résilience, l’évolutivité et l’accessibilité. « C’est précisément la raison pour laquelle l’adoption du cloud est plus importante que la migration vers le cloud », affirme Alexander Lefterov. En d’autres termes, le voyage vers le cloud est uniquement un moyen, alors qu’il importe de définir l’objectif que l’on souhaite atteindre avec le cloud. Ainsi, une infrastructure interne – sur site – reste pour Tiger Technology le meilleur point de départ. « Nous croyons au ‘on-premises-first’, » déclare-t-il. « Cette approche est capitale pour les applications critiques. Le cloud n’est choisi qu’ensuite, par sécurité. »

Trop grand, trop coûteux

L’une des applications critiques à laquelle fait référence Alexander Lefterov – et qui génère de gros volumes de données – est la vidéosurveillance. « Il s’agit de données que les entreprises se doivent de conserver, parfois pour un très court laps de temps, mais parfois aussi à très long terme. » En effet, la vidéosurveillance s’est imposée comme un élément critique au sein de la stratégie de sécurité d’une organisation. D’ailleurs, il existe désormais un cadre légal détaillé relatif à la gestion des images, de même qu’à leur stockage.

« Stocker les images de caméras sur site sur une infrastructure de stockage à haute performance n’est pas particulièrement bon marché », fait remarquer Alexander Lefterov. « Les volumes sont en effet devenus trop importants. » Dès lors, les entreprises sont limitées dans leurs possibilités. C’est ainsi qu’elles ne conservent les images de surveillance que durant une semaine par exemple. Or si une entreprise souhaite analyser un incident qui s’est produit auparavant, les images qui auraient pu donner des éclaircissements ont entre-temps été effacées.

Approche hybride

Pour sortir de cette impasse, Tiger Technology propose une solution hybride. « L’un de nos clients est une grande métropole américaine », enchaîne Miryana Tashkova, Strategic Alliances Manager chez Tiger Technology. La ville entendait déployer davantage la surveillance par caméras, mais percevait le stockage sur site comme un frein. En effet, les coûts de stockage risquaient d’augmenter fortement. Par ailleurs, la ville aurait dû engager des collaborateurs supplémentaires pour assurer la gestion de ces données supplémentaires. Mais dans le même temps, ces efforts n’auraient pas débouché sur davantage d’évolutivité et de résilience. » En optant pour une approche hybride, le projet s’est révélé un succès. Grâce à un partenaire cloud local, la ville peut désormais stocker les images de ses 3.500 caméras durant nonante jours et non plus trente.

Priorité aux données récentes

Grâce à cette composante cloud, Tiger Technology offre également une solution de reprise après sinistre et de résilience des données, deux domaines qui sont étroitement liés. En effet, la reprise après sinistre vise à réactiver le plus rapidement possible une infrastructure ayant subi un dommage imprévu, tandis que la résilience des données consiste à mettre en place une structure destinée à restaurer – ou mieux encore à éviter – toute perte de données inopinée.

« La surveillance par caméra exige à cet égard une approche spécifique », estime encore Alexander Lefterov. « Dans le cas de la prévention contre la perte de données, les entreprises se concentrent actuellement sur des données historiques anciennes. » Ainsi, elles estiment que la perte de données d’aujourd’hui ou d’hier est moins grave, aussi longtemps que les données anciennes sont conservées. « Or dans le cas de la surveillance par caméra, c’est l’inverse : les données anciennes ne sont pas vraiment importantes, contrairement aux images très récentes. Ainsi, en cas de problème – un incendie par exemple -, vous souhaitez disposer des images relatives au début de l’incident, de préférence jusqu’au moment où le feu détruit la caméra. »

En quête de résilience

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce sont souvent les organisations qui exigent le plus haut niveau de résilience qui ne veulent ou ne peuvent pas exploiter le cloud public, comme les banques et les organismes publics. « Nous travaillons pour l’un des plus grands aéroports américains », confie Alexander Lefterov. « La sécurité est l’une de leurs priorités absolues. Perdre des données de surveillance par caméra n’est dès lors pas une option. Pas plus d’ailleurs qu’une interruption du fonctionnement du système de surveillance. » Pour donner une idée : il s’agit de 4.000 caméras dont l’aéroport conserve les images durant trente jours. Le volume total de stockage atteint 4 Po. Chaque jour, 150 To s’ajoutent – tandis que l’aéroport efface 150 To d’images anciennes.

Pour offrir une résilience totale, Tiger Technology a mis en place une infrastructure de deux centres de données en configuration actif/actif. « Un actif/passif avec basculement aurait pu être suffisant », explique toujours Alexander Lefterov. « En 2019, l’un des deux centres de données est tombé en panne. Tous les équipements et une grande partie des données ont été perdus. Mais un basculement réussi vers le deuxième centre de données a permis de garantir la continuité des applications : la transmission en direct des images vidéo a continué à fonctionner pour les agents de sécurité, même si l’aéroport a définitivement perdu les données du centre informatique inondé. »

Zéro perte de données

Une enquête a ensuite été menée, après quoi l’aéroport a été obligé d’assurer la résilience des données, avec une garantie de ‘zero downtime’ et de zéro perte de données. La configuration actuelle en actif/actif offre désormais cette garantie. « Maintenant, nous pouvons basculer d’un centre de données à l’autre en cinq à dix secondes », se félicite Alexander Lefterov. « Nous offrons ainsi la résilience sur tous les fronts. Ainsi, il y a la résilience fonctionnelle puisque les agents de sécurité continuent à recevoir les images, de même que la résilience de données dans la mesure où nous pouvons basculer entre les deux centres de données. Et nous avons trouvé une solution à la complexité de la maintenance de l’environnement qui peut désormais se faire sans impacter le métier, alors qu’un basculement délicat était autrefois nécessaire. »

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