De l’IA comme outil d’observation à l’IA observable

Bernd Greifender, CTO de Dynatrace © KD

L’analyse des données constitue le Graal de tout CIO. Mais désormais, les organisations éprouvent selon Dynatrace toujours plus de difficultés à conserver le contrôle sur leur environnement numérique.

Dynatrace se positionne de longue date comme un acteur majeur du quadrant magique de Gartner en observabilité, à savoir les solutions permettant d’avoir une vue d’ensemble sur un environnement IT complet. Ces dernières années, le contexte dans lequel fonctionne cette plateforme de gestion a fortement évolué. Tel est le constat posé par Rick McConnell, CEO de Dynatrace, à l’occasion de l’événement clients annuel Innovate qui s’est tenu en octobre dernier à Amsterdam.
« L’observabilité est plus que jamais un élément vital pour les entreprises, a-t-il déclaré d’emblée. Elle permet une réduction du nombre d’incidents, réduit le délai de résolution de problèmes et contribue à améliorer l’expérience de l’utilisateur final. En d’autres termes, l’observabilité assure une hausse de productivité à des coûts moindres. »

Feux lumineux

Reste qu’il ne suffit pas selon le CEO que chaque éditeur de logiciel propose des analyses de données poussées au sein de leurs propres outils. Et de faire référence au principe des feux lumineux de circulation. « Dès qu’une application s’arrête ou ne fonctionne plus correctement, le feu passe au rouge. Ensuite, commence un long et fastidieux processus de tri. Sachant que toutes les applications et les données sont en permanence interconnectées, il est en général impossible d’imputer le problème à un seul et même outil logiciel ou emplacement sur le réseau. Dès lors, il se révèle pratiquement impensable de détecter manuellement et rapidement tant la source que les implications d’une panne. Il faut savoir avec précision ce qui se déroule au sein de l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise et fixer les priorités adéquates. Car il se peut très bien qu’un feu passe au rouge et que vous vous concentriez sur ce problème, alors même que d’autres incidents ont surgi simultanément ailleurs dans l’environnement et que l’un de ceux-ci soit de nature plus critique et/ou urgente pour l’organisation. »
Faut-il considérer dès lors Dynatrace comme un acteur de la cybersécurité ? « La cybersécurité est un domaine vaste et global », réagit Dwight Maanster, directeur général pour le Benelux. Notre protection se situe dans un premier temps au niveau des applications et de l’ensemble des processus qui y sont associés. Compte tenu des interactions fortes entre applications et du périmètre toujours plus vaste de l’écosystème, notre solution de sécurité couvre un domaine sans cesse plus large. Cela dit, nous nous profilons plutôt comme fournisseur d’un outil d’observabilité plutôt que comme un spécialiste de la cybersécurité. Car notre point fort se situe davantage sur le plan de l’expérience utilisateur, de l’optimisation, de la limitation des risques, du contrôle et de l’efficacité. »

DORA

Dynatrace s’enorgueillit d’une présence très forte en Europe. Ainsi, l’entreprise américaine centralise une grande part de ses activités de R&D en Autriche et en Espagne. Et le récent rachat du spécialiste en sécurité Runecast, établi à Brno en Tchéquie, renforce encore l’ancrage européen. Interrogé sur ses références client, Maaster cite KBC comme l’un des principaux utilisateurs de Dynatrace dans notre pays.« KBC utilise Dynatrace notamment pour avoir une vue d’ensemble de l’expérience utilisateur ainsi que pour détecter et résoudre rapidement les problèmes. Notre plateforme d’observabilité cible en effet spécifiquement les environnements où la conformité est une priorité absolue. »
De son côté, le CTO Bernd Greifender explique comment Dynatrace peut aider les organismes financiers à satisfaire au Digital Operational Resilience Act (DORA) européen qui doit entrer en vigueur au 17 janvier 2025. « Cette réglementation concerne des domaines comme la gestion des risques de l’ICT, les risques pour les tiers, les tests de résilience numérique opérationnelle et la notification d’incidents ICT majeurs aux autorités compétentes. Dynatrace collecte l’ensemble des informations pertinentes provenant de différentes sources dans le domaine notamment de l’infrastructure et de la sécurité. Notre plateforme automatise 80% des tâches répétitives liées à DORA »,affirme ainsi Greifender.

L’IA puissance 3

Qu’il s’agisse de sécurité, de performance ou d’expérience utilisateur, la moindre présentation de Dynatrace fait référence à l’intelligence artificielle. D’ailleurs, l’entreprise a donné l’année dernière un sérieux coup de rajeunissement à son application d’IA baptisée Davis AI. Celle-ci combine l’intelligence artificielle causale aux variantes générative et prédictive pour offrir la ‘power of three’. « L’IA causale identifie la cause sous-jacente d’un événement et en déduit la relation précise. Si nécessaire, intervient ensuite une mise en quarantaine de l’application nocive. De son côté, l’IA prédictive s’appuie sur l’apprentissage machine pour détecter les incidents avant que ceux-ci ne causent un dommage. Et grâce à l’AI générative, nous créons automatiquement des tableaux de bord, simplifions les analyses et proposons directement à l’utilisateur des suggestions pour améliorer le flux de travail et l’automatisation », explique encore Greifender. Et d’insister encore sur le fait que l’intelligence artificielle a permis une réduction des incidents de 50% et une diminution de 90% du temps exigé pour solutionner les incidents chez BT Group, l’ex-British Telecom.
Toutefois, les solutions de Dynatrace se positionnent également à l’autre extrémité du spectre de l’IA, sachant que l’entreprise applique depuis le début de cette année l’observabilité IA aux Large Language Models (LLM) et à l’IA générative. Ainsi, Dynatrace AI Observability assure, selon les dires de Dynatrace, le monitoring de l’ensemble du stack IA de bout en bout, y compris l’infrastructure, comme les GPU NVidia, les modèles fondamentaux comme GPT4, les caches sémantiques, les bases de données vectorielles et les frameworks d’orchestration. AI Observability supporte dans ce cadre les principales plateformes de construction, de formation et de déploiement de modèles d’IA, tels que Microsoft Azure OpenAI Service, Amazon SageMaker et Google AI Platform. Selon Greifender, cette extension doit permettre aux entreprises et aux organisations de mettre en œuvre l’IA générative en toute confiance et à des coûts limités.

Shift left?

Greifender ne se montre pas particulièrement enthousiaste face à la culture ‘shift left’ que de nombreuses entreprises tentent de mettre en place depuis quelques années déjà avec un succès mitigé. « Le shift left stipule que de nombreuses tâches, mesures de sécurité et responsabilités opérationnelles soient déléguées aux développeurs. Cela ne se traduit pas toujours par une amélioration des processus, une hausse de l’efficacité et un renforcement de la sécurité des applications. Je suis nettement plus en faveur d’une culture où les développeurs se voient accorder davantage de liberté dans un contexte de collaboration. En permettant aux équipes d’accéder à des analyses qui répondent à leurs besoins, un cadre plus productif et plus stimulant se met en place. »

BerndGreifender,CTO de Dynatrace : « Dynatrace combine l’intelligence artificielle causale aux variantes générative et prédictive pour offrir la ‘power of three’. »

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