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Broadcom ne fait guère de concessions dans la débâcle de VMware 

Pieterjan Van Leemputten

Moins d’un an après que plusieurs associations sectorielles européennes ont tiré la sonnette d’alarme concernant les augmentations de prix et les changements contractuels chez VMware et Broadcom, peu de choses ont changé. Il y a beaucoup de concertations, mais peu de concessions. 

Le rachat de VMware par Broadcom laisse un goût amer aux clients et aux partenaires. C’est en partie pour cette raison que Beltug, le représentant sectoriel des utilisateurs IT professionnels en Belgique, ainsi que son homologue français Cigef, CIO Platform (Pays-Bas) et VOICE (Allemagne) ont tiré la sonnette d’alarme. Les contrats sont devenus plus chers ou ont été modifiés unilatéralement, les accords n’ont pas été respectés et les conditions de licence sont devenues plus strictes. 

Un an plus tard, Broadcom semble peu disposée à réagir. ‘Nous avons eu de nombreux contacts tant avec les Belges qu’avec le groupe mondial’, explique Danielle Jacobs de Beltug. ‘Nous en discuterons également à nouveau avec la nouvelle Commission européenne.’ 

‘Mais rien n’est résolu’, ajoute-t-elle. C’est pourquoi Broadcom est sollicitée, tant au niveau national qu’international, conjointement avec d’autres représentants du secteur. 

Accord possible

‘En tant qu’utilisateur, vous avez deux choix: partir ou rester. Migrer vers d’autres solutions coûte de l’argent, mais rester coûte cher aussi, car les prix augmentent. Il n’y a pas de bon choix. Nous savons que certaines entreprises ont désormais conclu individuellement des accords avec Broadcom, donc un accord est possible.’ 

Outre les utilisateurs professionnels, les partenaires de VMware et de Broadcom ont également des questions à poser. Beltug est aussi en concertation avec eux pour faire part de leurs préoccupations à l’entreprise. 

Jacobs se montre critique aussi à l’égard de l’Europe: ‘Il existe un Digital Markets Act, un Digital Services Act et d’autres lois encore. Mais que fait-on sur le plan réglementaire, lorsque les acteurs peuvent encore faire des choses qui sont tout simplement injustes pour le marché?’ 

Ce faisant, elle ne fait pas seulement référence à Broadcom, car il existe également un mécontentement autour des pratiques de licence et de la tarification de Microsoft. Même si des efforts plus constructifs soient déployés pour trouver des solutions à ce niveau. Par le passé, Oracle était également concernée, car elle recourait à des audits pour faire pression sur les utilisateurs, afin qu’ils paient davantage.

Beltug fait observer qu’en 2022, il a déjà élaboré 11 ‘fair principles’, afin d’aider à protéger les utilisateurs finaux contre les pratiques déloyales des principaux acteurs technologiques. ‘Certains se demandaient à l’époque ce que nous faisions, mais aujourd’hui, nous constatons que certains de ces principes ont été intégrés dans la législation européenne.’ Mais malgré cela, un acteur comme Broadcom reste pour l’instant peu disposé à faire des concessions à ses clients. 

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