Plateforme de données HYCU: ‘On cède à nouveau le contrôle au CIO’
SaaS a profondément modifié l’environnement IT. Il en résulte que la plupart des entreprises ont perdu leur vision d’ensemble. Où les données de toutes les applis se trouvent-elles? Et en possède-t-on un back-up sécurisé? ‘Avec SaaS, les entreprises ont abandonné leur production IT’, déclare Simon Taylor, CEO et fondateur de HYCU. ‘Elles ne vont quand même pas faire de même avec leurs données?’
Data News a rencontré Simon Taylor au siège central de HYCU à Boston, dans le cadre de l’IT Press Tour. Taylor est l’exemple type de l’entrepreneur technologique flamboyant: un interlocuteur ouvert, jovial et imperturbable, qui est sincèrement convaincu de ce qu’il dit. Et qui donc ira le contredire? Au bout de sept ans, son compteur en est à 4.200 clients dans 78 pays desservis par 440 partenaires.
Shadow IT
L’idée sous-jacente à HYCU est simple en soi: une plate-forme unique pour la protection des données (back-up et récupération) pour les applications sur site, dans le nuage et SaaS. ‘Le paysage IT a rapidement changé ces dernières années’, affirme Simon Taylor. ‘Il y a grosso modo vingt ans, une entreprise gérait ses serveurs sur site. C’était relativement facile. Par la suite, une partie de ces serveurs a rejoint le cloud. Et puis est arrivée la fragmentation avec IaaS, PaaS et SaaS.’
Aujourd’hui, une entreprise utilise en moyenne deux cents applications SaaS. Les données sont réparties dans divers clouds. ‘Ce n’est vraiment pas normal quand on pense à la quantité de ‘shadow IT’ (informatique fantôme, ndlr) que l’on a avec SaaS’, ajoute Simon Taylor. ‘Quand je rencontre un CIO, je lui pose toujours la question. Et très souvent, sa réponse est la suivante: nous ne recourons pas à SaaS. Mais ensuite, je le vois réfléchir et je commence à comprendre.’
Face aux faits
La réalité est que de nombreux CIO ont déjà abandonné le combat il y a des années déjà, poursuit Simon Taylor. ‘SaaS, c’est tellement facile que tout un chacun fait ce que bon lui semble avec ou sans l’accord du département IT.’ Le récent incident avec CrowdStrike a mis le CIO face aux faits. ‘C’est vrai qu’il n’était pas question de SaaS, mais d’un problème de patch. Quoi qu’il en soit, c’est une affaire de principe: subitement, on s’est une fois de plus tous rendu compte de la complexité de l’IT aujourd’hui. Et, lorsqu’il y a un hic quelque part, c’est aussitôt la dégringolade.’
‘On cède à nouveau le contrôle au CIO’, déclare sans équivoque Simon Taylor. ‘De ces deux cents solutions SaaS que l’on trouve en moyenne dans une entreprise, il n’y en a en général que neuf pour lesquelles un back-up est prévu. Et les autres alors? Qui surveille la sécurité de ces données? En tout cas pas les fournisseurs de solutions SaaS. Si vous égarez quelque chose dans DocuSign, vous ne pensez quand même pas que DocuSign va récupérer ce document pour vous? C’est à vous de prévoir une solution. Et c’est qui rend les choses très compliquées.’
Sauvegarde des données SaaS
C’est précisément à cette complexité que s’attaque HYCU. Elle y arrive au départ de sa plate-forme R-Cloud, avec laquelle elle offre aujourd’hui une sauvegarde et une récupération pour un peu moins de nonante applications tels que M365 et Google Workspace, mais d’autres encore comme Monday, iManage, Box et Wrike, ainsi que des outils DevOps tels GitHub, Terraform et AWS IAM entre autres.
Où HYCU se distingue-t-elle vraiment? La plupart des acteurs sur le marché du back-up ciblent une application ou à tout le moins un nombre restreint d’entre elles. Si vous utilisez en moyenne deux cents applications SaaS, vous devriez donc rapatrier quasiment autant de solutions de sauvegarde. Pour sa part, HYCU entend tout centraliser. Le hic, c’est qu’il y a littéralement aujourd’hui des milliers d’applications SaaS sur le marché. ‘Nous visons les deux cents principales’, affirme Simon Taylor. ‘Dans les deux années à venir, on devrait y arriver. Quel est notre objectif? Vous ouvrez HYCU, vous cliquez sur un bouton d’IA, et notre solution scanne l’environnement et vous précise tout ce dont vous avez besoin.’
Contrôle de tout l’environnement
Cette protection, HYCU l’offre du reste partout: dans divers clouds, mais tout aussi bien sur site. Taylor: ‘Nous voyons de plus en plus d’entreprises quitter le nuage. Le hic, c’est que dans la pratique, elles aboutissent généralement dans un environnement hybride. Il n’est souvent plus possible de repasser de SaaS au local, parce qu’il n’existe plus pour les applis des versions serveur pour le local.’
Le fait que l’importance du local reparte à la hausse, est entre autres dû à DORA. Le Digital Operational Resilience Act de l’UE contraint le secteur financier à conserver une copie de ses données hors site, donc aussi celles d’applis comme M365 ou Workday. HYCU s’en charge pour les entreprises dans leur propre environnement – donc aussi sur site – sur le matériel qu’elles choisissent. ‘On observe qu’avec SaaS, des entreprises ont déjà abandonné leur production IT’, conclut Simon Taylor. ‘Elles ne souhaitent quand même pas faire de même avec leurs données? C’est le contrôle qui est à nouveau cédé au CIO.’
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