HP veut approfondir et développer l’intégration avec Poly

Enrique Lores, CEO HP Inc. © HP
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Un an après l’acquisition de Poly, la technologie apparaît indéniablement comme un point d’ancrage de la stratégie de HP en matière de travail hybride.

Cela fait environ un an que HP a déboursé plus de trois milliards € pour acquérir Poly, qui fournit notamment des casques, des webcams et des équipements vidéo pour les salles de réunion. Depuis, les projets concernant Poly se précisent et l’intégration s’est concrétisée. «Ou disons simplement que nous sommes sur la bonne voie», s’amuse Jennifer Adams, directrice senior des systèmes hybrides chez HP. Elle a rejoint HP après le rachat de Poly. Auparavant, elle travaillait chez Plantronics, qui a racheté Polycom en 2018 et l’a rebaptisé Poly. Nous nous sommes entretenus avec Jennifer Adams au siège de HP à Palo Alto, en Californie, où le PDG Enrique Lores a tout récemment prédit l’arrivée dans quelques mois du PC IA, qui tournera sur une puissance de calcul locale plutôt que dans le cloud, et qu’on ne parlerait alors plus de «personal computer» mais de «personal companion». Alex Cho, président des «Personal Systems» chez HP, a laissé entendre peu après que les commandes classiques d’un PC, à savoir le clavier et la souris, pourraient être complétées dans un PC IA par d’autres méthodes, telles que la voix ou les gestes. Mais dans un contexte de travail hybride, du bureau ou de la salle de réunion de l’entreprise à une salle chez le client en passant par le travail en bureau satellite ou à domicile, le futur PC devra s’adapter toujours plus à son environnement. «C’est là que la technologie de Poly entre en jeu», explique Adams. «Poly excelle dans le domaine audiovisuel et représente ainsi un parfait allié pour HP», peut-on lire dans le communiqué.

Une réunion hybride qui offre la même expérience qu’une réunion entièrement physique? Nous y serons bientôt.

Collaboration

Poly relève désormais entièrement de l’activité «collaboration solutions» de HP mais restera une marque, à l’instar des marques de jeux Omen et HyperX que détient HP. «Pour moi, il est logique de préserver le statut de marque de Poly. Équipement vidéo dans les salles de réunion? Poly a considérablement développé ce marché et les entreprises le savent. HP est une marque forte, mais elle est bien plus spécialisée dans l’informatique», explique Adams. «Des innovations verront certainement le jour dans ce domaine dans un avenir proche, car nous voulons renforcer de plus en plus sur le duo HP et Poly», ajoute-t-elle. «Nous voulons offrir à nos clients une collaboration sans accroc, et Poly peut nous fournir les pièces manquantes du puzzle», déclare Alex Cho en citant l’exemple de l’appariement automatique. «L’idée est que tout fonctionne instantanément. Lorsque vous arrivez dans une salle de réunion, la vidéoconférence fonctionne sans qu’il soit nécessaire d’effectuer de multiples manipulations. Votre ordinateur portable se connecte automatiquement, sans accroc. Il est grand temps d’en faire une réalité», déclare Cho. Du moins si vous utilisez un ordinateur portable HP. «Nous maintenons notre approche agnostique vis-à-vis des fournisseurs mais, alors que par le passé nous associions aussi les solutions Poly aux équipements Dell et Lenovo, nous les réservons désormais exclusivement à HP. Le grand avantage est de pouvoir utiliser instantanément Bluetooth Direct pour un casque de Poly, par exemple. En contrôlant les puces des deux côtés, nous offrons une expérience sans accroc», explique Adams. «En fin de compte, la réduction du bruit, le cadrage de la caméra, la qualité audio et autres sont autant de technologies dans lesquelles Poly se spécialise depuis longtemps. HP est désormais propriétaire de cette technologie et peut l’intégrer dans l’ordinateur portable également.»

L’IA dans la salle de réunion

À Palo Alto, HP a présenté quelques-unes des innovations sur lesquelles elle travaille actuellement, qu’il s’agisse d’appareils, de solutions sectorielles ou encore d’équipements pour les salles de réunion. Notamment une gamme de plus en plus étendue d’équipements de vidéoconférence sur mesure. «Best Face Forward» est l’une des nouvelles solutions basées sur l’IA pour les plus grandes salles. «Les participants à distance peuvent nettement mieux lire les expressions faciales et percevoir les gestes», explique Cho.

L’entreprise a depuis annoncé les premiers produits portant les logos HP et Poly. «Des systèmes en salle basés sur Windows certifiés tant pour Microsoft Teams que Zoom. Nous disposons par exemple également d’un mini PC de conférence pour les salles de réunion plus petites. Nous sommes d’ailleurs les seuls au monde à pouvoir proposer une telle configuration de bout en bout», déclare Adams. Pour les pièces les plus exiguës, en cas de télétravail donc, il existe des solutions basées sur les webcams. Pour les plus grandes, il existe des solutions avec des configurations multi-caméras et l’intelligent director feature de Zoom. Grâce à trois caméras, il est possible de capturer simultanément jusqu’à 16 personnes dans une même pièce. «Lorsque quelqu’un entrave la vue sur un collègue dans la salle, l’IA le détecte et une autre caméra prend le relais», explique Adams en guise d’exemple.

Une réunion hybride pourra-t-elle, un jour, offrir exactement la même expérience qu’une réunion entièrement physique? «Je pense que oui et, si vous voulez mon avis, dans un futur pas si lointain. L’IA fera certainement partie de la solution qui permettra d’offrir une telle expérience», répond avec conviction Jennifer Adams.

HP s’oriente davantage vers les services gérés

L’offre de vidéoconférence et de collaboration de HP est de plus en plus souvent proposée sous forme de services de collaboration gérés. «Nous savons que certains clients peinent à aménager correctement leurs salles de réunion et se tournent par conséquent souvent vers des intégrateurs AV spécialisés. En offrant un service géré, nous répondons mieux aux besoins de ces clients», explique Jennifer Adams. «Pour la première fois, les salles de conférence se convertissent en un modèle d’abonnement», résume Dave Shull, président de Workforce Solutions chez HP et ex-PDG de Poly. «Avec les services de collaboration gérés par HP, nous voulons aussi optimiser l’expérience de travail grâce aux informations extraites des caméras. Les insights de l’IA ne feront qu’améliorer la collaboration», estime Shull.

Mais chez HP, le modèle d’abonnement ne se limite pas à la collaboration, au contraire. Par exemple, il existe désormais une offre Renew Solutions pour les appareils. Les entreprises s’abonnent à des appareils, comme des PC, et s’engagent à les réutiliser. En d’autres termes, il s’agit de la toute première solution de remise à neuf de HP. «Nous avons recyclé 10 000 appareils et les avons redistribués aux employés de HP en fonction de leurs besoins. Esthétiquement parlant, il est impossible de distinguer les appareils remis à neuf: nous les remettons vraiment en parfait état», déclare Grant Hoffman, Global Head of Renew Solutions chez HP. Une offre d’abord proposée en Italie, puis en France et, à terme, certainement dans notre pays, apprend-on.

HP appuie également sur l’accélérateur du modèle d’abonnement pour les imprimantes. Si l’entreprise proposait déjà un service d’abonnement pour l’encre, avec apparemment 13 millions d’abonnés à Instant Ink, elle y intègre désormais aussi les imprimantes et le papier: l’impression en tant que service, donc. «Des services d’impression à domicile pour le prix d’un café latté par mois», résume Tuan Tran, président d’Imaging, Printing & Solutions chez HP. Cette offre comprend une assistance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et un remplacement le jour suivant en cas de panne de l’imprimante.

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