Un quart de la capacité des centres de données belges provient de Google

Pieterjan Van Leemputten

Cette année, la consommation énergétique totale des centres de données belges s’élève à 344 mégawatts. La grande majorité est encore et toujours à mettre au compte de petits centres de données d’entreprise, mais leur part diminue au profit de celle de la colocation.

Aujourd’hui, 161 mégawatts de la consommation d’énergie proviennent des centres de données dits d’entreprise, à savoir des centres de données privés de et pour les (grandes) entreprises. 90 mégawatts émanent d’acteurs de colocation, d’exploitants de centres de données qui louent des espaces à d’autres. Les 93 mégawatts restants sont issus de ce que l’on appelle les hyperscalers.

Ce dernier groupe comprend des acteurs tels que Google, Amazon, Meta, etc., bien qu’il n’y ait aujourd’hui qu’un seul hyperscaler actif dans notre pays et c’est Google. Cela signifie que près d’un quart de la consommation du secteur est destiné à alimenter le centre de données de Google à Saint-Ghislain.

Pour être clair, cela n’est pas révélateur de l’efficience atteinte. La tendance générale est que les grands centres de données utilisent l’énergie plus efficacement par rapport à la puissance de calcul ou à la capacité de stockage des petits centres de données, mais la consommation d’énergie est un étalon permettant d’évaluer leur taille.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Ces chiffres proviennent du rapport de la Belgian Digital Infrastructure Association (BDIA). L’association sectorielle souhaite mieux cartographier le secteur et ses évolutions. Ce rapport nous apprend, entre autres choses, que la plupart des centres de données sont des environnements plutôt petits.

93 pour cent, soit environ 2.085 entreprises, disposent d’un espace de données de 10 à 100 mètres carrés. La grande majorité d’entre eux (2.076 centres de données) sont privés. Cela comprend également 9 acteurs de colocation plus petits. À l’autre extrême, il y a des espaces data de plus de 10.000 mètres carrés, où on ne trouve que quatre centres de données: deux acteurs de colocation, un acteur d’entreprise et un hyperscaler (Google).

Tendance à la colocation

Le rapport sur les centres de données indique qu’il y a dix ans, les centres de données d’entreprise représentaient 75 pour cent de la capacité. Aujourd’hui, ce n’est plus que 47 pour cent. Cela signifie que de nombreuses entreprises ont troqué leur parc de serveurs interne contre une infrastructure située ailleurs, généralement en colocation. La colocation représente 27 pour cent du marché total en 2023 et a crû de 9 pour cent cette année, selon BDIA.

D’après BDIA, les principaux acteurs de colocation sont actuellement Proximus, Digital Realty, Datacenter United et LCL. Le segment hyperscaler représente 26 pour cent du marché.

La croissance est en partie due aux entreprises qui échangent leur propre infrastructure contre la colocation. Mais le rapport constate également que les acteurs internationaux se tournent de plus en plus vers la Belgique, alors que les grands hubs européens (Francfort, Londres, Paris, Amsterdam) sont de plus en plus saturés.

BDIA s’attend à quelques changements sur le marché pour 2024. Proximus souhaite revendre des centres de données, alors qu’EdgeConnex lance un nouveau centre de données et que KevlinX construit à présent un grand pôle d’infrastructures dans notre pays. Des signaux qui indiquent que le marché de la colocation aura une part plus importante dans les années à venir. Dans le même temps, le rapport note également que la construction des trois centres de données de Microsoft est actuellement retardée. Voilà pourquoi ils n’ont pas encore été comptabilisés cette année.

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