Lutte à mort sur le marché du stockage

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Les volumes de données gérés par les entreprises continuent à croître à une vitesse vertigineuse. Dans le même temps, le marché du stockage traverse une phase de consolidation. « C’est un combat de gladiateurs, une lutte à mort », commente Anand Babu « AB » Periasamy, CEO de MinIO. « À la fin, il n’en restera qu’un. »

MinIO est l’un des gladiateurs les plus robustes dans l’arène. L’entreprise a fait le choix d’une combinaison du cloud, de Kubernetes et d’object storage. Ou encore : MinIO Object Storage est un object store Kubernetes-native développé pour des infrastructures de données à grande échelle. Il s’agit en outre d’une application open source, disponible gratuitement. MinIO forme ainsi la couche entre des applications comme Veeam ou Elastic d’une part, Kubernetes d’autre part. Dans ce combat, la force du nombre est cruciale. « Il s’agit d’être le plus grand. Nous représentons déjà 1,2 milliard de Docker pulls », déclare AB Periasamy. « Simultanément, nous privilégions la simplicité. Notre logiciel fait moins de 100 Mo. »

Aujourd’hui, des charges de travail d’entreprises tournent partout. Étonnamment, MinIO n’observe pas seulement une évolution vers le cloud. « Des entreprises rapatrient également des charges de travail du cloud vers un environnement sur site. Un trajet cloud n’est pas une ligne droite d’un point à un autre, mais un cercle. Des entreprises abandonnent un système sur site au profit du cloud pour un motif spécifique, comme l’extensibilité. Mais il est possible qu’elles reviennent ensuite à une solution sur site, par exemple pour des raisons de coûts.

Kubernetes

Pour MinIO, le cloud n’est donc pas un emplacement, mais un modèle opérationnel, avec Kubernetes comme force motrice en coulisses. « Kubernetes permet une meilleure gestion des ressources à grande échelle », y explique-t-on. « Meilleure que toutes les technologies qui l’ont précédée. » Et MinIO est une technologie Kubernetes-native – elle surfe ainsi sur la vague actuelle. « L’object storage est inclus dans l’environnement Kubernetes. C’est très différent d’un stockage qui supporte Kubernetes. Le stockage Kubernetes-native n’est pas lié à un appareil ou du bare metal. Par conséquent, il n’est plus géré par le vendeur, mais par le client. »

« Avec une solution Kubernetes-native, le stockage n’est plus géré par le vendeur, mais par le client. »

AB Periasamy, PDG de MinIO 

L’extensibilité revêt ici une importance cruciale. Les entreprises sont confrontées à une explosion des volumes de données non structurées. On ne parle plus en téraoctets, mais en pétaoctets. « Parallèlement, la diversité géographique des données est également en hausse », poursuit AB Periasamy. « Le trafic de données ignore toutes les frontières, y compris celles qui séparent les continents. » Ce qui n’est pas sans incidences économiques. « Les coûts explosent, notamment dans le cloud. Ceux qui parviendront à améliorer l’architecture maîtriseront également l’aspect économique. » Autrement dit : ceux qui développement un data lake moderne, par exemple dans le cadre d’applications IA, ne peuvent échapper à l’object storage.

Open source

Les autres acteurs du stockage s’en rendent compte – et ne restent évidemment pas les bras croisés. C’est donc avec un intérêt particulier que MinIO a étudié la sortie de Nutanix Objects. Selon MinIO, ce produit n’est pas simplement basé sur MinIO Object Storage. Sur un blog, MinIO affirme que Nutanix a violé la licence open source en vendant Nutanix Objects comme un produit propre sans signaler aux utilisateurs que la solution embarque la technologie MinIO.

« Écoutez, nous sommes de fervents partisans de l’open source », a souligné AB Periasamy. « Mais il faut suivre les règles. L’utilisation abusive de la formule sape le principe même de l’open source. » L’affaire contrarie d’autant plus MinIO parce que Nutanix Objects a fait l’objet de critiques élogieuses de plusieurs analystes. L’entreprise envisage de porter plainte : « Nous ne pouvons pas laisser passer de tels agissements. Nous ne nous rendrions pas service – et nous ne rendrions pas service à nos clients. » Pour AB Periasamy, les choses sont simples : On ne peut pas prendre un produit open source, y travailler et le revendre ensuite comme un logiciel propriétaire. Montrez ce que vous en avez fait, ce que vous avez amélioré, et partagez-le à nouveau avec la communauté. C’est précisément l’objet de l’open source. »

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