Les conditions de licence de Microsoft rendent le cloud concurrent plus cher

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Pieterjan Van Leemputten

Les clients de cloud se plaignent du fait que lorsqu’ils font tourner des logiciels de Microsoft dans un cloud non Microsoft, ils paient proportionnellement nettement plus et ce, même si c’est moins cher à la concurrence.

L’affaire découle d’une plainte du CISPE (Cloud Infrastructure Providers in Europe), un groupe de pression européen sur le cloud, qui avait dénoncé cette pratique auprès de la Direction générale des accords européens de concurrence fin 2022 déjà. Depuis, le CISPE et Microsoft négocient, sans guère de résultats jusqu’à présent. Selon The Register, ces négociations entrent désormais dans une phase finale au cours de laquelle le groupe de pression menace de s’adresser à la Justice.

Quiconque achète aujourd’hui un logiciel Microsoft pour être placé dans le cloud, peut le faire tourner dans Azure ou dans un cloud concurrent. Mais en raison de détails dans les conditions, même un environnement cloud moins cher s’avère en pratique plus coûteux que si le logiciel Microsoft tournait dans Azure.

Davantage de cloud nécessaire pour le même nombre d’utilisateurs

Il est ici entre autres question de possibilités multisession. Si un client souhaitait une ‘virtual desktop implementation’ pour 32 utilisateurs, cela nécessiterait 3 machines virtuelles (VM) dans Azure. Mais en raison de restrictions de licence sur l’utilisation multisession en dehors d’Azure, cela exigerait 32 machines virtuelles dans un cloud concurrent.

Cela signifie qu’un cloud dans lequel les machines virtuelles ont un coût horaire inférieur, reste plus cher que le même environnement Azure. Le CISPE indique qu’il s’agit là d’une concurrence déloyale et exige des adaptations de la part de Microsoft. Les licences SQL Server Enterprise seraient également plus de dix pour cent plus chères dans un environnement non-Azure.

L’objectif est désormais que le CISPE et Microsoft négocient davantage sur ce problème d’iniquité. Si aucun accord n’était trouvé, ce qui signifierait de facto un changement de licence de la part de Microsoft, le groupe de pression pourrait se tourner vers la Justice. Mais le CISPE n’est pas isolé dans cette affaire. Selon The Register, des équipes antitrust de l’UE et de la FTC américaine enquêtent en effet entre-temps aussi sur les pratiques de licence cloud de l’entreprise.

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