Les centres de données critiques du monde entier sont de plus en plus menacés par le réchauffement climatique. Cela met en danger non seulement nos services de streaming préférés, mais aussi les systèmes vitaux des banques, des services d’urgence et de l’économie.
Ces services critiques se numérisent à un rythme élevé, à tel point qu’on en oublierait presque que toutes les données sont encore et toujours stockées et traitées sur des sites physiques. Les centres de données nécessaires à cette transformation connaissent une croissance rapide, mais s’avèrent aussi très vulnérables aux changements climatiques, selon une étude effectuée sur près de neuf mille sites à travers le monde.
L’étude, réalisée par le cabinet d’analyse des risques XDI, classe les principaux concentrateurs de centres de données en fonction de leur exposition aux aléas climatiques tels que les inondations, les cyclones tropicaux et les incendies de forêt, sur la base de différents scénarios climatiques. ‘Les centres de données sont le moteur silencieux de l’économie mondiale. Mais au fur et à mesure que les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus graves, les structures physiques qui soutiennent notre monde numérique, sont de plus en plus vulnérables’, déclare Karl Mallon de XDI.
Risque élevé de dommages
Des clusters de centres de données du New Jersey à Hambourg, en passant par Moscou et Bangkok, figurent tous dans le top 20 des risques climatiques. On estime que 20 à 64 pour cent des centres de données de ces hubs seront exposés à un risque élevé de dommages liés aux changements climatiques d’ici 2050.
Outre ces risques physiques, il y a aussi des implications financières pour les centres de données, dont la nécessité de se protéger et de s’assurer contre les conséquences des nuisances climatiques. Selon le rapport, les coûts d’assurance pourraient même tripler d’ici 2050.
Limiter les dérives
La bonne nouvelle, c’est que des investissements ciblés peuvent éviter des milliards de dollars de dommages chaque année. Et comme dans presque tous les rapports sur les changements climatiques, les auteurs préconisent des réductions rapides et drastiques des émissions, principalement pour limiter les dérives du réchauffement climatique.
Les chercheurs insistent en outre sur le fait que même le centre de données le plus résilient n’offre qu’un degré de sécurité dépendant de son infrastructure: routes, approvisionnement en eau et communications. ‘Car cette infrastructure est elle-même vulnérable aux aléas climatiques. Sans investissements ambitieux et durables dans la réduction des émissions, aucun renforcement structurel ne protégera pleinement ces actifs critiques’, préviennent-ils.