IBM modernise son ancien langage de programmation Cobol au moyen de l’IA

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Les ordinateurs centraux d’entreprises actives notamment dans le monde de la finance et dans le secteur des entreprises d’utilité publique tournent souvent encore partiellement du moins sur le bon vieux Cobol. Comme il devient de moins en moins évident de trouver encore des programmeurs pour ce langage, le spécialiste des mainframes IBM mise sur une autre solution: il recourt à présent à l’IA générative pour moderniser l’ancien code Cobol.

Quatre-vingt-quatre pour cent de toutes les entreprises qui font tourner des ordinateurs centraux sur la plate-forme Z d’IBM, le numéro un mondial sur le marché des mainframes, disposent encore du code de programmation en Cobol, un langage de programmation qui apparut en 1959. La toute première génération d’ordinateurs professionnels tournaient quasiment tous sur Cobol. Et ils le font en fait aujourd’hui encore: dans les entrailles profondes des grandes entreprises du monde de la finance, du secteur des transports, de celui des firmes d’utilité publique, ainsi que dans la production industrielle, on trouve encore et toujours des ordinateurs centraux qui tournent sur des milliards de lignes de code Cobol.

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Pas facile de trouver du personnel ad hoc

Il devient de plus en plus malaisé d’y modifier encore quelque chose aujourd’hui. Tel était du reste déjà le cas il y a quasiment 25 ans, lorsqu’avant la panique Y2K, des milliers de programmeurs dans le monde entier furent rappelés de la retraite pour – vous vous en souvenez encore? – corriger le bug de l’an 2000 des systèmes tournant sur Cobol. A cette époque, les jeunes programmeurs étaient aussi formés dans ce langage de programmation alors déjà archaïque. Mais à présent, il devient progressivement impossible d’encore trouver du capital Cobol humain s’il faut actualiser quelque chose de profondément enfoui dans les entrailles de l’infrastructure IT.

L’IA Watsonx en remplacement de l’homme

Mais à présent, il y a évidemment le miracle de l’IA générative. C’est ainsi qu’IBM a plus tôt cette semaine tenu sur les fonts baptismaux Watsonx, un large language model (LLM) qui a été formé sur 20 milliards de paramètres et qui convertit le code Cobol en un programme d’application Java plus moderne. ‘Nous voyons que l’utilisation de l’IA générative pour l’assistance de code devient un important cas d’utilisation (use case) et une tendance émergente sur le marché’, a affirmé Skyla Loomis, directrice de la division Z Software d’IBM, lors d’un briefing de presse chez TechCrunch. ‘L’IA générative peut aider les développeurs à déterminer plus rapidement le code correct, à l’améliorer et à le tester.’

Aucune hallucination

L’IA Watsonx opère de manière plus intelligente qu’une simple conversion ligne-par-ligne, car la syntaxe de Cobol, la base linguistique du langage de programmation, est trop différente de tout ce sur quoi les systèmes modernes tournent. En lieu et place, l’IA recherche l’intention du code Cobol et le convertit ensuite en code Java suffisamment solide pour permettre aux programmeurs en Java de continuer à travailler.
L’IA générative est donc prête à traduire et à améliorer encore plus le code de programmation, selon IBM. Chez les langages de programmation qui n’ont d’autre but que de fournir des instructions à une machine, les modèles de langage ne manifestent aucune hallucination non plus, comme c’est le cas pour le langage humain. Chez ce dernier, il y a toujours cette couche supplémentaire d’interprétation, qui s’applique nettement moins au code. Les éventuelles erreurs d’interprétation pourront en outre être plus aisément détectées dans un langage de programmation, suggère encore IBM.  

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