7 firmes technologiques et le gouvernement flamand vont s’attaquer conjointement aux problèmes sociaux

Jan Jambon. © BELGA PHOTO DIRK WAEM
Pieterjan Van Leemputten

Le gouvernement flamand est en train de créer une firme technologique conjointement avec sept entreprises. Cette firme aura comme but de combler les écarts sociaux qui ne sont pas abordés à l’heure actuelle.

Proximus, Telenet, KBC, Cegeka, Cronos, Brussels Airport et la société d’investissement COI vont créer Flanders Technology & Innovation (FTI) en collaboration avec le gouvernement flamand. A ne pas confondre avec la conférence technologique du même nom, également sous l’égide du ministre-président flamand Jan Jambon, mais avec une mission similaire: développer des solutions technologiques flamandes.

Les sept entreprises sortent d’une procédure d’appel d’offres qui a duré plus d’un an, et par laquelle elles s’engagent à investir un demi-million d’euros chacune (la Flandre investira un million d’euros) dans une start-up à laquelle chaque acteur apportera son expertise.

L’objectif est de préparer des solutions technologiques qui puissnte avoir du sens pour la société, avec l’énergie, le divertissement et la santé au premier plan. Il ne s’agira pas d’une entreprise publique, mais d’une entreprise ‘normale’.

‘Nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes’

Le fait qu’un ministre-président lance quelque chose comme ça, quelques mois avant les élections, portant le même nom que la conférence technologique qu’il a aussi dirigée, soulève la question de savoir s’il s’agit vraiment d’une future révolution ou surtout d’une machine de promotion flamande. C’est ainsi que les entreprises impliquées sont souvent déjà très actives dans les domaines où elles vont soudainement collaborer, mais avec quelques nuances:

‘Nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes’, déclare Stijn Bijnens, CEO de Cegeka, à Data News. ‘Une nouvelle ère s’ouvre par exemple pour l’IA, non seulement l’IA générative, mais aussi l’IA pour l’intelligence exploitable, comment allons-nous l’intégrer dans des écosystèmes? On ne peut pas tout faire par soi-même et donc, une coopération renforcée avec le gouvernement et les collègues/concurrents pour se défier les uns les autres, ne peut certainement pas faire de tort. En tant qu’entreprise, on ne devrait pas avoir l’arrogance de penser qu’on peut y arriver seule.’

Proximus affirme également qu’elle approuve et diffuse depuis assez longtemps déjà les principes de FTI en tant qu’entreprise. Le fait que le gouvernement s’engage à mettre en place un environnement fiable où les gens peuvent collaborer, est quelque chose dont Proximus apprécie de faire partie. L’entreprise affirme qu’elle souhaite également faciliter la vie des clients grâce à ses propres innovations, et FTI en est une extension.

Pas une autre imec ou PMV

Bijnens souligne que l’ambition n’est pas d’être une sorte d’autre institut de recherche imec conjointement avec les sept partenaires, ou d’agir comme un véhicule d’investissement tel que PMV: ‘Ce sera un catalyseur de nouvelles plates-formes, davantage au niveau des applications.’

C’est ce que confirme également le cabinet de Jan Jambon  ‘Il s’agira d’un environnement où nous pourrons rassembler des données, par exemple, et FTI pourra en être le catalyseur’, explique le porte-parole Olivier Van Raemdonck. Et d’insister sur le fait que FTI n’entend pas être une rivale pour les entreprises existantes ou participantes, mais bien s’attaquer à des problèmes sociaux qui ne sont pas immédiatement abordés par le marché aujourd’hui et où chaque acteur peut apporter son expertise.

Bienvenue à d’autres partenaires

Les sept fondateurs, huit avec le gouvernement, ne sont pas non plus limités en nombre. Si d’autres acteurs veulent rejoindre le groupe par la suite, le conseil d’administration pourra en décider, mais cela pourra également se faire sur la base de projets.

L’objectif n’est pas que le gouvernement flamand, ou les ministres compétents eux-mêmes, interviennent à tout bout de champ. ‘Nous sommes l’un des acteurs’, déclare Van Raemdonck. ‘Mais maintenant, nous avons besoin d’un CEO, d’un conseil consultatif avec des capitaines d’industrie et un management. Nous envisageons principalement des opportunités de collaboration, et cette plate-forme aura pour tâche de relier les différents points entre eux. Ce sont les entreprises qui devront veiller à ce que cela se passe, pas le gouvernement flamand.’

FTI démarre avec un capital de 4,5 millions d’euros. C’est un bon montant de départ, mais en tant qu’entreprise qui a encore besoin de développer des choses, ce n’est rien par rapport à ce que certaines entreprises participantes dépensent en innovations ou en nouvelles activités. Surtout si, en plus d’un CEO et de managers, l’entreprise doit également employer des personnes chargées de développer les solutions futures sur une période de plusieurs années.

On ignore si les entreprises impliquées délégueront elles-mêmes également du personnel. Ce n’est certainement pas exclu, mais ce n’est pas non plus au planning.

Mais l’intention n’est pas non plus de mettre en place un mastodonte au capital excessif. ‘Maintenant, l’essentiel est que nous soyons simples et légers, comme l’est une start-up. Ces 4,5 millions d’euros ne sont pas un fonds. Si des investissements coûteux sont nécessaires, ils pourraient reposer sur des projets ou passer par une capitalisation supplémentaire. L’objectif principal est de mettre en place quelque chose qui s’attaque désormais à un certain nombre de problèmes sociaux qui, malgré la richesse de notre écosystème, sont difficiles à résoudre’, explique Van Raemdonck. En d’autres termes, s’il y a des plans concrets, davantage d’argent pourra être prévu pour les développer.

Mais les entreprises participantes ne considèrent certainement pas cela comme un projet accessoire temporaire: ‘Nous n’entrons pas dans une société pour la liquider au bout d’un certain temps’, déclare Bijnens (Cegeka). ‘Personne ne sait à quoi elle ressemblera dans cinq ans. Peut-être que des choses complètement nouvelles feront leur apparition. Les initiatives des années 90 ont finalement abouti à la création d’une société telle que Telenet.’

Qu’est-ce qui sera résolu?

Mais quels problèmes FTI devra-t-elle résoudre? Là, l’histoire est un peu plus vague pour le moment. ‘Le regroupement de données, par exemple dans le domaine de l’énergie’, affirment plusieurs sources. Mais il est étrange que des entreprises telles que Fluvius ou Elia ne soient actuellement pas (encore) intéressées. Le fait que le divertissement soit également mentionné comme l’un des points de focalisation va à l’encontre du message, selon lequel il s’agit de projets qui, autrement, ne seraient pas abordés.

Cela mérite également d’être nuancé: l’entreprise n’a été fondée qu’après une longue procédure. A présent, la machine de FTI doit se mettre en marche sur des projets possibles et sur les innovations qu’elle peut résoudre.

Ce n’est que dans quelques années que l’on saura sans doute si Flanders Technology & Innovation enrichira technologiquement la vie des Flamands avec des solutions que les entreprises participantes ne proposent pas encore aujourd’hui.

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