Dotée d’un budget de 6,7 milliards d’euros, l’AVIQ (Agence wallonne pour une Vie de Qualité) est responsable des politiques de bien-être et santé, handicap et famille. Elle intervient donc souvent dans des situations difficiles pour le citoyen. D’où l’importance d’une informatique au service des usagers.
Dans le cadre de la 6e réforme de l’État, la Région wallonne a repris différentes compétences dans le domaine du bien-être et de la santé, du handicap et de la famille, et notamment la gestion du cadastre des allocations familiales et des flux relatifs aux sources authentiques vers les caisses d’allocations familiales wallonnes. Ce projet, baptisé Walkid, a été pris en charge par l’AVIQ, l’Agence pour une Vie de Qualité qui gère un budget de près de 7 milliards d’euros, soit environ un tiers du budget total de la Région wallonne.
Créée en 2016, l’AVIQ emploie près de 900 collaborateurs et a repris en 2019 certaines compétences de l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité).
Au service du citoyen
« L’AVIQ fournit des solutions technologiques innovantes et adaptées dans le but d’améliorer la qualité de vie des citoyens », résume d’emblée Séverine Ovyn, CIO de l’AVIQ, oratrice invitée dans le cadre de l’événement Connect organisé par Win et Computerland en partenariat avec le Cercle du Numérique. Cette diplômée en physique de l’UCLouvain et du CERN a d’abord été chercheuse à l’UCLouvain avant de diriger Pfease (voir Data News du 11 janvier 2012) puis d’entrer fin 2013 au SPW (Service Public de Wallonie) et de prendre ensuite la direction de l’informatique de l’AVIQ en février 2023.
« Nous sommes au service de citoyens qui se trouvent souvent dans une situation difficile à un moment de leur vie. Il est donc indispensable de pouvoir leur fournir une information de qualité au bon moment, ce qui leur permet de garantir leurs droits. De même, nous entendons faciliter les démarches à entreprendre par les professionnels de la santé en général, tout en fournissant des données fiables à l’intention des décideurs politiques », précise encore Séverine Ovyn.
« Les technologies constituent un levier fiable pour simplifier les démarches et automatiser les processus. Car là où le privé est guidé par le profit dans ses projets IT, le secteur public doit privilégier la qualité du service aux citoyens. Notre agence doit promouvoir une société plus inclusive, humaine et solidaire, et dès lors repenser ses outils, méthodes et rapports aux usagers », ajoute-t-elle.
Simplifier et automatiser
Avec une équipe de quelque 60 informaticiens, le pôle digital de l’AVIQ fournit des solutions et services technologiques et gère quelque 40 applicatifs. L’un des développements récents, baptisé Walkid, porte sur le cadastre des allocations familiales. « Notre ambition était de proposer un outil de simplification administrative et d’examen automatique des droits. Pour ce faire, trois priorités ont été définies : rationaliser, moderniser et construire une infrastructure robuste et cohérente », explique encore la CIO de l’AVIQ. « Il faut savoir que beaucoup de nos utilisateurs sont en fracture numérique. Par ailleurs, nous échangeons énormément de données avec d’autres administrations, données qui sont très souvent sensibles. En l’occurrence, l’interopérabilité a été l’une des clés du succès. »
Autre priorité évidemment, la cybersécurité. « Environ 20% des cyberattaques touchent le secteur public », rappelle encore Séverine Ovyn. « Un défi d’autant plus grand que nous devions développer l’application dans un environnement législatif en évolution constante et face à des attentes fortes. »