Proximus ne veut plus de ministre de tutelle

Guillaume Boutin.

Le prochain gouvernement devrait nommer un ministre pleinement compétent pour les services numériques et l’infrastructure plutôt qu’un nouveau ministre de tutelle pour Proximus. C’est ce qu’a demandé Stefaan De Clerck, président de Proximus, lors de l’assemblée générale des actionnaires de l’entreprise de télécommunications.

Proximus, société cotée en bourse, est détenue pour moitié par l’autorité fédérale. A partir de mai, la relation changera: si tout se passe bien, le gouvernement transférera ses actions à la société fédérale d’investissement SFPIM (Société Fédérale de Participations et d’Investissement). “Nous envisageons cela avec un esprit positif”, a déclaré M. De Clerck. Il compte sur le fait que Proximus pourra faire appel aux connaissances professionnelles et à l’expérience de la société d’investissement, qui a un large éventail d’activités dans son portefeuille.

La manière dont la SFPIM se comportera en tant qu’actionnaire, dans un rôle actif ou plutôt passif, n’est pas encore claire pour Stefaan De Clerck. Mais il a noté dans son discours aux actionnaires que le transfert d’actions “permet au niveau de l’État de diviser les pouvoirs de l’actionnaire d’une part et du législateur-régulateur d’autre part”.  C’est pourquoi il préconise de ne plus nommer un ministre de tutelle pour Proximus mais plutôt un ministre ayant une compétence globale pour le développement numérique.

Compétences fragmentées

Aujourd’hui, les compétences “numériques” sont fragmentées, avec un secrétaire d’Etat à la Numérisation, Mathieu Michel (MR), en plus de la ministre des Télécoms Petra De Sutter (Verts), compétente pour Proximus. La tutelle est devenue un concept creux, affirme Stefaan De Clerck. “Sur le plan commercial, nous sommes une société indépendante cotée en bourse. Dès lors, une tutelle n’a plus de raison d’être”. Le président de Proximus affirme que l’entreprise reste disposée à répondre aux questions si le gouvernement le souhaite, mais dans le cadre d’accords avec la SFPIM.

En cette année électorale, Stefaan De Clerck a également réitéré son appel en faveur de l’octroi de subventions pour le déploiement du réseau à fibre optique à haut débit dans les zones rurales. “Si nous voulons fournir à tout le monde le meilleur réseau à temps, une plus grande intervention des pouvoirs publics sera nécessaire à un certain moment, y compris sur le plan financier”, a-t-il déclaré. “Le coût énorme du déploiement de la 5G et de la fibre optique mérite plus d’attention et de soutien à tous les niveaux et de la part de tous les gouvernements.”

Comme l’année dernière, les dirigeants de Proximus ont dû, lors de cette AG des actionnaires, répondre de la faiblesse du cours de l’action en bourse. L’année dernière, l’administrateur délégué Guillaume Boutin avait estimé qu’il existait un écart entre la valeur intrinsèque de l’entreprise et sa valeur boursière. Un an plus tard, le cours de l’action est encore plus bas. Cette fois-ci, M. Boutin a expliqué qu’il estime qu’un certain nombre d’événements pèsent sur le cours de l’action. Ainsi, un nouveau concurrent va bientôt entrer sur le marché et Proximus investit massivement dans ses réseaux et développe ses activités internationales. M. De Clerck pense que les investisseurs vont attendre et voir. Guillaume Boutin s’est, par ailleurs, dit confiant dans la capacité de Proximus à relever les défis.

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