Le ministre de la Justice Van Tigchelt veut utiliser l’IA pour rédiger les procès-verbaux
S’il n’en tient qu’à l’actuel ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, la police pourrait utiliser l’IA pour établir une première version d’un procès-verbal. Le but est de réduire le travail administratif des agents.
Van Tigchelt a tenu ces propos lors de la présentation des listes électorales du parti Open VLD Antwerpen. ‘Nous voulons faire grand cas d’un projet réaliste en vue de réduire considérablement la lourdeur administrative. Nous avons plus d’agents par habitant en Belgique que la moyenne européenne. Plus aussi que dans les pays limitrophes. Et pourtant, il existe encore et toujours une demande en vue de recruter plus de personnel’, a déclaré le ministre, selon le journal flamand Het Nieuwsblad.
Il ne s’agit en l’occurrence pas de laisser l’IA rédiger entièrement elle-même le procès-verbal. Mais le ministre distingue des opportunités pour qu’elle génère une première version provisoire basée sur les caméras corporelles récemment mises en service, une version qui sera ensuite complétée et vérifiée par les agents humains. Selon Van Tigchelt, cela permettrait à la police de passer 15 pour cent de temps supplémentaire dans la rue.
Parfois plus rapide, pas toujours meilleur
L’utilisation généralisée de l’intelligence artificielle dans des domaines sensibles tels que les procès-verbaux va cependant de pair avec des risques. Surtout au Royaume-Uni, où les erreurs et les scandales connexes se sont accumulés ces dernières années. Pendant le coronavirus, l’IA y a été utilisée pour remplacer des examens importants. Il en est résulté que des étudiants de certains quartiers plus pauvres ont obtenu des points inférieurs. De plus, un algorithme d’image pour automatiser les titres de séjour s’est avéré raciste. Ce n’est pas nouveau, car en 2020 déjà, il est apparu que la technologie de reconnaissance faciale de la police de Londres identifiait plus souvent des innocents que des suspects comme de potentiels criminels.
Incarcéré sur base de l’IA
Aux Etats-Unis cette fois, un homme a été à tort et accusé de meurtre et incarcéré. L’homme avait précédemment donné rendez-vous à la victime, et sa voiture avait été repérée par une caméra de sécurité. La technologie d’IA permettant d’analyser les coups de feu avait alors déterminé qu’il devait être l’auteur des faits, sur la base de capteurs à proximité. L’homme a passé un an en prison avant qu’un juge ne décide que les preuves étaient insuffisantes. L’agence de presse AP avait entre-temps découvert, sur la base de documents internes, que l’entreprise incriminée, ShotSpotter, avait commis plusieurs erreurs dans sa technologie.
Aux Etats-Unis encore, un citoyen a été identifié à tort et arrêté pour être l’auteur d’un vol, parce que l’IA a fait concorder les images de surveillance et la photo figurant sur son permis de conduire.
De telles erreurs ne se produisent du reste pas uniquement dans les entreprises d’IA relativement jeunes. Google s’est également fourvoyée en fermant le compte d’un père soupçonné de diffuser des photos nues d’un enfant. Or dans la pratique, il s’agissait de photos envoyées par le père au médecin de son enfant, pendant la pandémie du coronavirus, lorsque les consultations physiques étaient difficiles.
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