Dans le cadre de la révolution de l’IA, le principal défi à relever pour les entreprises belges réside dans la disponibilité de collaborateurs disposant des compétences requises. Cela ne rend que plus important le rôle du partenaire extérieur.
Selon les chiffres publiés par AWS plus tôt cette année, 52 pour cent des entreprises belges sont déjà actives dans l’intelligence artificielle. Nous précédons ainsi tout jute les Pays-Bas, où le compteur en est à 49 pour cent. Le fait que nous fassions mieux que nos voisins du nord, s’inscrit dans le contexte des nouvelles technologies et constitue plutôt l’exception que la règle. Mais c’est surtout la différence par rapport à la moyenne européenne de 42 pour cent qui ne manque pas d’étonner.

‘De ces 52 pour cent d’entreprises belges, un tiers indique que l’utilisation de l’IA génère une hausse de leur chiffre d’affaires’, affirme Danielle Gorlick, directrice d’AWS Benelux. Lors de la conférence des utilisateurs re:Invent organisée à Las Vegas, Data News l’a interviewée. Dans le domaine de l’adoption de l’IA, c’est le Benelux qui donne le ton en Europe, selon elle: ‘Mais à regarder les chiffres de plus près, on distingue quand même une certaine dichotomie. Ce sont surtout les start-ups qui misent pleinement sur l’IA, alors que les grandes firmes et les PME font encore preuve d’un peu de réserve.’
Personnel ad hoc
Le grand défi à relever pour toutes ces entreprises est de trouver les collaborateurs ayant le juste profil. ‘On observe une disparité au niveau des compétences’, précise Gorlick. AWS y réagit en proposant notamment de la formation en ligne. ‘Le gros avantage, c’est qu’ils ne faut absolument plus aujourd’hui être un spécialiste de la science des données pour se lancer dans l’IA. Le seuil d’accès est en effet en train de baisser.’
Parallèlement, il y a de nombreux projets qui échouent, parce qu’ils ne parviennent pas à passer les tests. Ce piège, AWS a réussi à le déjouer grâce à son Digital Innovation Program. L’initiative vise à accélérer l’innovation dans les firmes au moyen de la technologie d’AWS. ‘Nous aidons les entreprises en élaborant un projet pilote ou un produit minimal viable’, explique Gorlick. ‘On évite ainsi le terrible pilot purgatory – le purgatoire où votre projet pilote reste prisonnier – et vous aidons véritablement à trouver votre chemin.’
Cas concrets
Selon Danielle Gorlick, l’important est de démarrer avec deux ou trois cas explicites, dans lesquels un agent d’IA peut faire la différence. ‘Pensez à des tâches complexes sur lesquelles travaillent des personnes’, ajoute-t-elle. ‘Le planning des demandes en est un bel exemple. C’est typiquement ce qui se fait dans Excel: manuellement et donc avec un fort risque d’erreurs. Autre exemple: un agent qui propose une réponse aux questions les plus posées dans un centre de contacts.’
Des cas de ce genre sont, selon AWS, aussi à portée de main des PME belges. Lorsque nous demandons un exemple à Gorlick, elle cite Showpad, alors que nous pensions plutôt à la PME belge typique occupant quelques travailleurs. ‘C’est possible également’, réagit-elle. ‘Nous collaborons dans ce but avec des partenaires tels Cronos et Devoteam.’
Le message de Gorlick est clair. Si votre entreprise ne dispose elle-même pas du personnel adéquat, elle doit s’associer à un partenaire. Les entreprise qui tergiversent encore aujourd’hui, perdent du temps inutilement.
BlackBerry
Gorlick ne possède pas non plus de boule magique. ‘Je m’attends néanmoins à ce que des agents assument toutes sortes de travaux dans les deux prochaines années: collecter des documents et compléter votre déclaration fiscale, prendre un rendez-vous chez le médecin, ce genre de choses.’
D’autres tâches sont assurément aussi envisageables que nous ne pouvons pas imaginer aujourd’hui encore. ‘C’est toujours pareil. Vous souvenez-vous encore de l’époque où le premier BlackBerry est arrivé sur le marché? L’e-mail sur le téléphone, qui attendait cela? Or, nous ne pouvons plus nous en passer aujourd’hui. Avec certains agents, il en ira exactement de même.’