CES 2025: Des entreprises wallonnes mettent en avant leur expertise sur la décarbonation

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Face à un dérèglement climatique qui s’aggrave et ne cesse de démontrer ses effets, une panoplie d’entreprises wallonnes spécialisées dans la réduction de l’empreinte carbone fait valoir son expérience lors du salon mondial des nouvelles technologies, le CES de Las Vegas. De la consultance aux entreprises au recyclage de produits électroniques, tour d’horizon de ces entreprises qui souhaitent valoriser la décarbonation.

Réduire l’empreinte carbone, cela semble couler de source au vu des accords climatiques signés entre les divers gouvernements mondiaux. Cet objectif devient cependant de plus en plus contraignant, avec notamment la mise en place depuis le 1er janvier d’une directive européenne, la CSRD, qui impose aux grandes entreprises d’intégrer dans leur rapport de gestion des informations en matière de durabilité. Ces informations permettent ainsi décrire les impacts de l’entreprise sur l’environnement et la société.

C’est dans ce contexte que l’entreprise D-Carbonize se présente avec une plateforme de comptabilité carbone, permettant de connaître le bilan carbone d’une entreprise et d’adresser les pistes pour réduire cette empreinte. “Nous voulons montrer avec cette solution que la décarbonation peut créer de la valeur. Que le recyclage, la mise en location plutôt qu’en vente ou encore des déplacements à vélo ou à pied peuvent mener à un apport positif sur le plan environnemental, mais aussi économique”, explique Frédéric John, cofondateur de l’entreprise brabançonne.

Déjà présente dans 15 pays, la société souhaite profiter du CES pour apporter de la visibilité à son produit, mais aussi pour envisager d’autres marchés, comme le nord-américain. “Nous sommes dans un momentum en 2025 avec la mise en place de nouvelles réglementations. Nous voulons donc montrer ce que nous pouvons faire”, ajoute le représentant de D-Carbonize. “Nous sommes aussi ravis de l’opportunité proposée par l’Awex. Une telle présence serait impayable sans son soutien”.

C’est ce support apporté par l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers qui a aussi poussé la start-up Awit à présenter un stand au CES. “Notre solution a pour objectif d’optimiser les processus dans les entreprises, par exemple autour de la réduction des émissions de carbone, avec l’aide de l’intelligence artificielle”, indique Pierre Wilmet, analyste au sein de la société liégeoise.

Pour cette première apparition au salon de Las Vegas, l’intention est avant tout de viser le marché américain, après avoir déjà proposé ses services en Europe et en Asie. “Nous espérons surtout trouver des partenaires ou des entreprises avec qui construire un co-projet”, confie M. Wilmet.

Cette visibilité internationale est aussi ce qui anime l’entreprise Back2buzz, qui n’en est pas à son premier CES. “Nous recherchons surtout des investisseurs pour promouvoir notre solution vers de nouveaux marchés”, explique le patron de l’entreprise brabançonne Philippe Honhon. La société, récompensée par deux fois par la Bertrand Picard Foundation, propose une solution de reconditionnement “comme neuf” de téléphones, tablettes et smartphones, que ce soit pour les entreprises ou pour les clients en direct à terme. Elle souhaite par ailleurs réduire sa propre empreinte carbone par l’installation de centre de réparation dans chaque pays où se trouve l’un de ses partenaires.

“Un téléphone neuf, cela représente un impact environnemental de 80 kg de CO2. Contre 10 kg pour un téléphone reconditionné par nos soins”, poursuit M. Honhon. “Le but est de prouver qu’on peut produire moins tout en étant plus rentable, ce qui est bénéfique pour l’environnement comme pour l’économie.”
L’entreprise E-Peas profite également de ce CES pour attirer de nouveaux clients. La société propose des puces pour la récupération d’énergie, afin de faire diminuer les coûts environnementaux et de maintenance des batteries. “Nous travaillons notamment avec Samsung pour une télécommande qui utilise notre puce pour récupérer l’énergie ambiante”, explique Pierre Gelpi, responsable des ventes. Le CES est vu comme un “rendez-vous incontournable” qui “permet aussi de convaincre d’autres entreprises qu’on n’aurait pas forcément imaginées”. Ce qui confirme l’importance de ce salon mondial qui brasse plus de 140.000 personnes en quatre jours à peine.

Si la technologie autour du climat et de la décarbonation n’a pas une place aussi importante que l’intelligence artificielle sur les stands du CES, l’expertise wallonne est reconnue, confirme-t-on sur le stand de l’Awex. “Il faut réussir à émerger. Mais nous avons les technologies pour aller dans la bonne direction”, résume M. John de D-Carbonize.

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