Agoria demande une politique plus souple pour les télécommunications belges

Des techniciens installent une antenne 5G en Suisse © Reuters
Pieterjan Van Leemputten

La Belgique pourrait aisément dépasser les objectifs européens en matière de connectivité, mais nos gouvernements doivent faire en sorte de réduire les tracasseries administratives, d’améliorer la fiscalité et si possible d’étendre les normes de rayonnements.

C’est ce qu’Agoria a déclaré en réponse à la publication deuxième rapport de la Commission européenne sur l’état d’avancement de décennie numérique. Ce dernier ne recèle aucune surprise sur le front des télécommunications. Nous progressons dans le déploiement de la 5G et de la fibre optique, mais nous restons sous la moyenne européenne.

Pour la 5G, ce retard est en partie imputable à la mise aux enchères très tardive du spectre (il y a maintenant deux ans). Pour la fibre optique, la problématique est plus complexe : Proximus a commencé son déploiement national dès la fin de l’année 2016, mais n’a atteint sa vitesse de croisière que ces dernières années. Telenet et Fluvius (sous le nom de Wyre) commencent à peine à œuvrer à son déploiement.

Mais contrairement à d’autres pays européens, ce besoin d’investissement était moins important : Proximus a pu compter assez longtemps sur son réseau téléphonique existant (cuivre, avec VDSL) qui lui permettait d’offrir jusqu’à 100 Mbps. Dans les pays où les infrastructures sont moins bonnes, c’était plus difficile et le renouvellement du réseau a donc été lancé beaucoup plus tôt.

Il en va de même pour le réseau de Telenet (coaxial, le réseau de télédistribution). Car bien que notre pays soit à la traîne en matière de déploiement de la fibre optique, le réseau de Telenet peut aujourd’hui offrir des vitesses de 1Gbps dans la quasi-totalité de la Flandre. En Wallonie, Orange fait de même avec le réseau de VOO.

Moins de procédures, moins de taxes

Mais selon Agoria, il est possible de faire mieux. Au nom des acteurs du secteur des télécommunications, la fédération réclame une simplification des procédures administratives et un abaissement des seuils fiscaux pour les investissements dans les infrastructures de réseau.

Dans le même temps, elle préconise un relèvement des normes en matière de radiations. Elle craint que la capacité et la puissance de la 5G ne heurtent bientôt leurs limites en raison de normes strictes.

Aujourd’hui, ces normes sont établies par région (Flandre, Bruxelles, Wallonie) et les méthodes de calcul utilisées diffèrent  (total, par technologie, par acteur). De plus, ces normes sont encore bien inférieures à la directive européenne de 41,2V/m. Agoria plaide pour que cette directive soit appliquée à l’ensemble du pays.

La demande d’Agoria et du secteur des télécommunications n’est pas nécessairement liée au rapport sur l’état d’avancement de la décennie numérique, mais plutôt au fait que des projets politiques sont en cours d’élaboration à tous les niveaux. ‘La demande que nous adressons aux décideurs politiques et aux nouveaux gouvernements est : aidez-nous à refaire de la Belgique un pays leader. Supprimez les obstacles qui entravent la poursuite du déploiement des réseaux mobiles et fixes’, explique Danny Goderis, Senior Business Group Leader Telecom chez Agoria.

‘La lenteur et la complexité des procédures d’autorisation sont source de retards considérables. À cela s’ajoutent des tracasseries fiscales, comme les redevances sur la construction et l’exploitation des réseaux fixes et les taxes sur la téléphonie mobile. Troisièmement, il serait logique d’enfin aligner les normes de rayonnement sur les normes européennes, et ce, sur l’ensemble du territoire belge. Tout le monde gagnerait à plus de simplicité et d’efficacité.’

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