Batailles de prix sans concession
Un mois avant les soldes, où les ristournes sont monnaie courante, Belgacom a adressé unilatéralement un courrier à ses fournisseurs.
Un mois avant les soldes, où les ristournes sont monnaie courante, Belgacom a adressé unilatéralement un courrier à ses fournisseurs.
Leurs prix doivent être réduits de 20%. Et il n’y a pas à discuter. Si tel n’est pas le cas pour le 1er juillet, les Tours Jumelles balanceront leurs fournisseurs du haut de leur 27ème étage. On aura dû s’étrangler chez les fournisseurs de la cour, comme Alcatel-Lucent, Siemens, Ericsson et Cisco. L’argument de Belgacom: les autres le font bien. C’est vrai, puisque plusieurs banques, dont ING, ont ces derniers mois aussi envoyé une note à leurs fournisseurs, y compris à Belgacom, pour qu’ils réduisent leurs prix d’un cinquième. Et l’exemple a été entre-temps suivi par nombre d’entreprises. Cet effet boule de neige est cependant particulièrement néfaste pour notre industrie.
Pour atteindre ces 20%, il convient de réduire les coûts, ce qui se traduira par davantage de licenciements. Il est bien connu que les avalanches se forment tout en haut, avant de gonfler en dévalant et de dévaster la vallée. Ce sont surtout les acteurs modestes qui travaillent souvent avec des marges réduites, qui auront le plus de peine à survivre. Mais les autres n’auront pas non plus la vie facile. Certains jouent même cartes sur table par désespoir, exhibent leur comptabilité à leur client, démontrent noir sur blanc que leurs prix intègrent une marge à peine suffisante… lorsque le client demande encore un rabais de 10%. C’est décourageant, explique un patron. Et il y a toujours bien un concurrent qui accepte de se prêter au jeu. Un jeu dangereux car un chiffre d’affaires sans marge mène à terme à l’impasse.
A présent que la plupart des départements IT préparent leur budget pour 2010, le trajet sera semé d’embûches. A en croire de nombreux managers IT, il semble que leur budget sera raboté de 10 à 15% l’an prochain. Tout le mode s’épie, mais heureusement, il y a des exceptions. La réflexion du style ‘les autres le font bien’ ne témoigne guère d’une vision stratégique. Une vision de l’IT et de son impact sur le métier, c’est important, aujourd’hui plus que jamais.
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