Koen Segers

‘Adoptons massivement l’IA pour réaliser le potentiel numérique de la Belgique’

Koen Segers Managing Director BeLux, Dell Technologies

L’ambition de la Commission européenne – dans le cadre du plan d’action pour le continent de l’IA – de tripler la capacité des centres de données en Europe d’ici à 2030 semble impressionnante, mais elle ne pourra être réalisée que si nous adoptons massivement l’intelligence artificielle. L’IA ne se réduit pas à alimenter le boom des données, c’est aussi un outil essentiel pour rendre les centres de données plus performants, durables et sûrs.

La Belgique n’est pas en reste. Notre secteur des datacenters est en pleine expansion : selon un rapport de la Belgian Digital Infrastructure Association (BDIA), la capacité nationale pourrait augmenter de 50 % cette année. Notre pays intéresse de plus en plus d’opérateurs de centres de données et les projets de l’Union européenne lui donneront sans aucun doute un coup de pouce bienvenu.

Si nous voulons continuer sur notre lancée et contribuer aux grands projets européens, nous devons nous concentrer sur l’innovation ici en Belgique. L’IA ne saurait être négligée dans ce cadre – c’est la clé de la pérennité de notre infrastructure numérique.

Une efficacité accrue et des coûts réduits grâce à l’IA

À l’échelle mondiale, les datacenters sont évidemment en plein essor. Market.us prévoit que le marché mondial des centres de données d’IA passera de 14,3 milliards USD en 2024 à environ 157,3 milliards USD en 2034, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 27,1 % sur cette période. L’augmentation rapide de la capacité des datacenters s’accompagne d’un changement dans la manière dont les organisations gèrent et utilisent de grands volumes d’informations numériques. Si nous voulons préparer nos centres de données à l’IA, comme le prévoit l’UE, une mise à niveau du hardware ne suffira pas : il faut une approche holistique de la conception et du fonctionnement de l’infrastructure.

En quoi consiste exactement une approche holistique de l’IA dans les datacenters ? Tout d’abord, nombre d’entreprises ont encore du mal à extraire des informations en temps réel de leurs données. C’est notamment dû au fait qu’elles disposent d’énormes volumes de données. En intégrant l’IA à l’edge, les organisations peuvent analyser les workloads des datacenters en temps réel et allouer de façon dynamique des ressources – telles que la puissance de calcul, le stockage et la bande passante – en fonction des variations de la demande. Cette approche génère des gains d’efficacité et des économies, en limitant simultanément les surcapacités.

‘L’IA est essentielle pour assurer la pérennité de notre infrastructure numérique.’

Un autre avantage de l’IA dans un centre de données est sa capacité à prédire les goulets d’étranglement et à éviter les temps d’arrêt en intervenant au plus vite. La nature prédictive de l’IA permet aux opérateurs de déployer des solutions de manière proactive avant l’apparition de problèmes de grande ampleur. Elle garantit la continuité opérationnelle des datacenters ainsi qu’un service irréprochable à la clientèle

Durabilité et cybersécurité

La durabilité est un des principaux piliers de la vision d’avenir de l’Europe, et c’est pourquoi les centres de données belges doivent être aussi efficaces que possible sur le plan énergétique. Il ne faut pas oublier que la plupart des workloads de l’IA sont très intensifs. Heureusement, la technologie a évolué à un rythme effréné ces dernières années. Ce qui nécessitait auparavant six serveurs tourne aujourd’hui sur un seul. Dans les datacenters, les serveurs comme les systèmes de stockage disposent d’options de refroidissement – dont un refroidissement liquide ou par air, – d’un suivi des émissions et d’un logiciel de gestion. Ces technologies respectueuses de l’environnement jouent un rôle clé dans les centres de données qui permettent aux entreprises d’innover de manière durable.

La cybersécurité est un autre pilier sur lequel l’Europe veille par le biais de la réglementation. De nombreuses études montrent que la plupart des entreprises, y compris en Belgique, ont été impliquées dans un cyberincident au cours des 12 derniers mois. Par conséquent, la majorité d’entre elles misent désormais sur une stratégie Zero Trust se protéger de menaces de plus en plus complexes. L’IA joue un rôle de premier plan dans le soutien des modèles Zero Trust du point de vue de la cybersécurité. En analysant constamment de grands volumes de données, la technologie peut détecter les menaces et y répondre en temps réel. L’IA est plus efficace que les outils traditionnels pour identifier les anomalies, les activités suspectes et les intrusions potentielles. La technologie veille à ce que seuls les utilisateurs autorisés puissent accéder aux données critiques. Avec l’omniprésence actuelle de l’IA générative, l’intelligence artificielle va être déterminante en matière de cybersécurité.

Grâce à l’IA, les datacenters sont en outre moins dépendants des interventions manuelles. Il est désormais possible d’automatiser des tâches de routine telles que l’approvisionnement, la surveillance et la maintenance. Les organisations peuvent ainsi faire des économies substantielles sur le personnel, la formation et les frais généraux. Les ressources dégagées peuvent être réallouées vers des projets plus stratégiques.

L’IA n’est donc plus un simple effet de mode, mais le catalyseur d’une transformation radicale pour le traitement et la gestion des données. C’est un élément essentiel de la stratégie européenne visant à développer les capacités et à adapter les infrastructures aux enjeux de l’innovation. Si nous adoptons l’IA de la bonne manière, nous garantissons un impact positif sur nos entreprises comme sur l’environnement et la société. Voilà l’ambition collective que nous devons partager, en Belgique mais aussi en Europe.

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