A la découverte de l’HoloLens de Microsoft
Data News a été le premier magazine belge à expérimenter l’HoloLens de Microsoft, l’appareil avec lequel Microsoft fait son entrée dans la réalité virtuelle. Compte-rendu de nos premières expériences.
Rappel des faits: en janvier dernier, Microsoft nous présenta soudainement de grandes lunettes capables de projeter des hologrammes devant les yeux. Entre-temps, l’on sait que l’appareil sortira dans ce qu’on appelle le ‘Windows 10 timeframe’ et que chaque appli pour Windows 10 pourra aussi être utilisée en tant qu’hologramme.
Lors de la conférence Build de Microsoft à San Francisco, Data News a pu expérimenter l’HoloLens durant 15-20 minutes. Mais durant cette expérience, aucun smartphone, appareil photo, ordinateur portable ou montre connectée n’était autorisé. L’appareil pouvait être testé, mais pas photographié. Microsoft insiste sur le fait qu’il s’agit pour l’instant d’un prototype et même si sa forme n’est plus un secret, l’entreprise ne souhaite sortir vraiment l’appareil que quand il sera au point.
Commande
Après une démonstration qui montre comment effectuer avec l’HoloLens une communication Skype et déplacer (et conserver) des hologrammes 3D dans un living, l’on eut droit à une petite session d’essai. L’HoloLens se commande de trois façons: gaze, gestures & voice. ‘Gaze’, c’est quand l’on tourne et bouge la tête pour orienter la vision de l’appareil. ‘Gestures’ s’apparente à un clic de souris effectué avec l’index, alors que ‘voice’, c’est bien entendu la commande vocale.
Les lunettes mêmes se composent de deux parties: un bandeau que l’on place autour de la tête et qui est réglable, et les lunettes proprement dites qui y sont fixées.
Nous l’avons testé
Tant avant qu’après la session de test, il nous a été dit que l’HoloLens était pour l’instant un prototype. Pas mal d’autres points nous sont encore inconnus, comme l’autonomie de l’accu, le prix et les améliorations techniques qui suivront dans les prochains mois et années. C’est ainsi que les tout premiers testeurs portaient en janvier dernier l’appareil avec un pack batterie séparé fixé à leur corps. Tel n’était plus le cas cette fois.
Dès la première seconde où l’HoloLens est placé sur la tête, il nous fait penser aux Google Glass. L’on y trouve en effet un projecteur similaire devant les yeux avec à l’arrière une couche de lunettes supplémentaire. La différence essentielle, c’est qu’on utilise les deux yeux avec l’HoloLens. Les Glass projettent une image 2D dans le coin supérieur droit, alors que l’HoloLens projette un environnement 3D devant les yeux.
Il convient de faire observer qu’ici, l’environnement en question se passe momentanément dans un grand carré devant le visage. Le fait est que l’HoloLens n’est donc pas encore tout à fait immersive et n’occupe pas la totalité du champ de vision. L’on ne sait pas encore si tel sera le cas à terme (mais on l’espère!).
Lors de la démo, l’on voit comment un bâtiment virtuel est inséré et adapté dans une maquette. Peu après, l’on découvre que le bâtiment se trouve au niveau de la rue, où l’on peut regarder entièrement autour de soi et admirer les bâtiments virtuels en grandeur réelle. Cette fois, l’HoloLens nous fait davantage penser à l’Oculus Rift. Mais la comparaison avec l’Oculus ou avec les Glass n’est cependant pas tout à fait possible.
Interaction avec les hologrammes
Lors de la session, l’on peut également visualiser le plan d’un édifice. Nous sommes un architecte qui fixe un mur et qui voit apparaître les hologrammes des canalisations/tuyauteries. Dans ce genre d’environnement, l’on peut lire aussi un message virtuel que d’autres utilisateurs ont laissé, ou laisser soi-même un message. Des annotations et remarques virtuelles donc.
Mais l’HoloLens offre aussi des possibilités aux consommateurs. Plus tôt cette semaine, nous avions déjà vu une démonstration d’un écran holographique sur le mur d’un living. L’HoloLens a vraiment un grand potentiel en tant qu’appareil de jeux et de loisirs ou professionnel.
L’HoloLens est-il parfait? Non, loin de là même. La session de test était un programme clairement défini, nettement plus limité que ceux présentés lors du discours thématique à Build, où de véritables robots déambulaient avec des nains virtuels qui scannaient l’environnement pour interpréter des choses. Mais comme nous l’avons déjà signalé, il s’agit d’un prototype non encore utilisable dans les rues et livings de San Francisco ou d’ailleurs.
Confort
Nous nous posons aussi des questions si le port de l’HoloLens s’avèrera confortable à long terme. Le hardware, et donc le poids, contenu dans les lunettes est concentré à l’avant, donc sur le front. Lors de la session d’une vingtaine de minutes, ce n’était pas gênant. Mais jouer à Minecraft des heures durant avec l’appareil nous semble quand même moins agréable après le test. Il convient de s’habituer aussi à porter l’appareil lorsqu’on a une chevelure abondante. Sur ce plan, l’appareil est comparable à un casque de chantier sans sa partie supérieure.
Ceci dit, l’on est étonné de la manière dont Microsoft a réussi à intégrer un ordinateur autonome complet à l’HoloLens. Les hologrammes s’adaptent à chaque mouvement. Aucune connexion avec d’autres appareils n’est nécessaire. En en tenant compte, le poids ne constitue plus vraiment un problème
L’HoloLens face aux Google Glass
Les lunettes de Microsoft vont plus loin que les Glass. Les Glass sont certes un appareil nettement plus compact et léger. Mais ce n’est pas grand-chose de plus qu’un écran de projection à commande chaotique et qu’une caméra. L’HoloLens est un ordinateur à part entière qui joue davantage la carte de l’immersion (vous plonger dans le monde holographique). Même si c’est actuellement encore limité à une grande partie du champ de vision et pas la totalité. L’on s’attend cependant à ce que Google lance à terme un concept similaire pour ses Glass.
L’HoloLens face à l’Oculus Rift
Les lunettes à réalité virtuelle de Facebook sont, elles, plus proches du concept de l’HoloLens car l’on se trouve plongé ici aussi dans un environnement virtuel. Mais l’HoloLens ajoute la fiction holographique à la réalité, alors que chez l’Oculus Rift, il ne s’agit que de l’aspect fictif.
Conclusion
L’HoloLens est sans aucun doute l’un des produits les plus cools de Microsoft de ces quinze dernières années et ses possibilités, tant pour les professionnels que pour les consommateurs, sont énormes. L’on espère que l’appareil sera à terme nettement plus large qu’un grand champ de projection devant les yeux. Mais au risque de se répéter, il s’agit pour l’instant encore d’un produit en cours de développement.
L’on observe que Microsoft a accordé de l’attention à l’utilisation de l’appareil dans la vie de tous les jours, ce qui signifie que le gadget n’est pas destiné qu’aux seuls ‘nerds’. Le prix, l’autonomie de l’accu et les applis détermineront à coup sûr le succès (ou non) de l’appareil, de même que la question de savoir dans quelle mesure la concurrence lancera à l’avenir un concept similaire.
Mais malgré toutes ces questions sans réponse, il nous faut avouer que l’HoloLens est l’un des produits les plus impressionnants de ces dernières années au niveau de son potentiel à changer radicalement notre façon de travailler et de nous détendre.
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