“80 pour cent des entreprises n’ont pas de stratégie e-mail”

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Ce vendredi, c’est la journée sans courriels, qui en est à sa huitième édition. Pendant toute la journée, nombre d’organisations et d’entreprises tentent de bannir autant que possible les courriels de leur lieu de travail. “Tout participant actif apprend ainsi par lui-même combien l’e-mail prend une place prépondérante tout au long d’une journée de travail”, déclare Gunnar Michielssen, à l’origine de l’initiative.

“Le fait que l’e-mail présente des effets pervers à côté de tous ses avantages, personne ne le démentira”, suggère Gunnar Michielssen, consultant en communication, coach et auteur. “Dans les grandes entreprises, un collaborateur sur dix reçoit plus de 100 messages électroniques par jour, ce qui correspond à un mail toutes les 5 minutes. Il ne reste dès lors plus guère de temps pour le travail proprement dit, qui s’effectue entre les coups, le soir et le week-end.”

“Alors qu’Outlook ou Gmail avaient à l’époque été conçus comme des instruments permettant de rendre le travail plus efficient et mieux organisé, les boîtes à messages deviennent aujourd’hui des goulets d’étranglement tant pour les travailleurs que pour les projets.”

Huit entreprises sur dix ne disposeraient pas d’une stratégie formelle en vue de structurer correctement le trafic e-mail. Michielsen: “Ces entreprises ne possèdent pas de lignes directrices et encore moins une politique formelle pour organiser l’utilisation de leur e-mail. C’est là une attitude qui leur coûte cher, surtout quand on sait que leurs employés y consacrent bien vite trois heures par jour. Ajoutez-y le fait que d’autres moyens de communication tels Skype et Sharepoint sont occupés à progresser rapidement, et l’on peut alors se demander si les employés trouveront encore le temps d’effectuer leur travail.”

Les interruptions permanentes qui sont la conséquence de cette culture de la communication démesurée, génère une contradiction étrange, selon le consultant en communication: “Les employés qui veulent réellement être productifs, préfèrent autant que possible travailler chez eux. Il en va de même pour les étudiants: durant le blocus, ils quittent leur kot et se retrouvent dans la bibliothèque, où le nombre d’interruptions et de distractions est limité.”

“Grâce à ce vendredi sans e-mail, les participants découvrent qu’une journée sans courriels et d’autres formes de communication électronique peut s’avérer très productive. Quiconque prend ainsi conscience que le travail sans courriels accroît nettement la productivité, appréhendera probablement l’e-mail de manière plus sensée les autres jours de l’année”, ajoute encore Michielssen.

“La responsabilité finale est du ressort de la direction et du management. S’ils veulent garder la productivité à un certain niveau, ils doivent faire leur mea culpa. Un abus de mails n’est pas garant d’une productivité élevée, mais plutôt une indication que l’employé perd les priorités de vue.”

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