Bruno Segers
4129, tel était le code PIN de ma carte de carburant chez Q8Liberty
“Je ne me serais jamais attendu à cela de la part de Q8″, tel était le titre de l’un de mes premiers messages postés sur mon blog en avril 2006. Microsoft Belgique avait précisément attribué son Corporate Fuel Card Program à Q8 qui, à son tour et sans qu’on lui demande, fit de la publicité pour cette première génération de téléphones Windows. Qu’est-ce qu’on était content à l’époque chez Microsoft! Comme j’étais fier de ce geste de la part de Q8.
“Je ne me serais jamais attendu à cela de la part de Q8”, tel était le titre de l’un de mes premiers messages postés sur mon blog en avril 2006. A cette époque, Microsoft était depuis longtemps déjà en conflit avec les autorités en charge de la concurrence en Europe et aux Etats-Unis. Avec comme résultat qu’il lui était interdit d’intégrer n’importe quoi (navigateurs, lecteurs de médias, etc.) dans Windows. Microsoft avait dès lors décidé d’incorporer Windows à n’importe quoi: dans nombre de machines, y compris dans les… téléphones. Pour faire face à la concurrence du numéro un du marché, Nokia. Microsoft Belgique avait précisément attribué son Corporate Fuel Card Program à Q8 qui, à son tour et sans qu’on lui demande, fit de la publicité pour cette première génération de téléphones Windows. Qu’est-ce qu’on était content à l’époque chez Microsoft! Comme j’étais fier de ce geste de la part de Q8.
Un peu moins de 10 ans plus tard, tous les appareils Windows de la famille Segers ont disparu, et tout le monde a croqué la… pomme qui fut pourtant fatale à Adam dans le paradis terrestre: iPod, iPhone, iPad et… iPaid. Mais tout le monde est ravi, et c’est bien là le principal. Moi-même je ne suis plus depuis longtemps déjà à la tête de Microsoft Belgique et je préférerais exercer la fonction de bourgmestre (ou tout autre emploi opérationnel sérieux) que ce soit à Schoten ou à Anvers, mais en attendant que la place se libère, je suis le “dépanneur de service” pour divers projets à Anvers, Gand, Liège, Hasselt et Bruxelles. Bref, je fais chaque semaine le tour de la Belgique avec à la clé pas mal de kilomètres en trop, à mon goût. Mes fils ont entre-temps trouvé du travail et ont pris conscience de l’importance des coûts. Et voilà donc qu’ils me font observer que la société de management All Together ferait bien d’adopter une carte de carburant car cela permettrait – comme il se doit – de faire le plein avec facture.
Il ne s’agit pas de gros achats. Je n’ai donc pas besoin d’aller négocier avec divers fournisseurs et je me suis donc résolu la semaine dernière à demander une carte de carburant chez mes amis de 2006. Tout s’est passé très vite et deux jours plus tard, je recevais un code PIN secret, puis par recommandé – comme de bien entendu – la carte proprement dite. Accompagnée de la traditionnelle mention: “Pour des raisons de sécurité et pour éviter les abus, nous vous invitons à ne pas conserver le code PIN avec votre carte de carburant.” Mais aussi de cette autre mention: “Vous ne pouvez pas changer de code.” “Je ne me serais jamais attendu à cela de la part de Q8” car j’étais furieux de ce manque de professionnalisme et de convivialité du leader du marché. Alors que les banquiers (avec la carte de banque) et même les autorités (avec l’eID) veillent à ce que l’utilisateur lui-même puisse changer son code PIN, les pétroliers empruntent encore et toujours la voie la plus facile pour eux, mais la plus malaisée pour l’utilisateur final. Si on les laisse faire, chaque utilisateur aura bientôt un code PIN (un Personal Identification Number) pour chaque carte de paiement en sa possession. Personne n’est capable de gérer cela.
Aux Pays-Bas, il existe le verbe “pinnen”, à savoir saisir le code PIN pour effectuer un paiement ou obtenir un service. Chez Q8 – et chez tous les autres -, le verbe signifie clairement la mémorisation de différents codes à 4 chiffres pour toutes les cartes qu’un utilisateur possède.
Comme vous pouvez le constater ci-avant, j’ai ramené ma carte de carburant Q8 à 2 cartes Q4 avec chacune un code PIN à 2 chiffres. Sûr et facile à retenir, mais malheureusement inutilisable. L’on m’a entre-temps informé que chez Lukoil et Texaco, il existe des cartes de carburant, dont on peut changer le code PIN. A vérifier.
Pourquoi continuons-nous à accepter et utiliser des cartes de fournisseurs qui sont trop paresseux pour proposer la modification personnelle du code PIN? Il est grand temps que ces fainéants en prennent conscience. Sinon, nous aurons bientôt tous besoin d’un agenda personnel secret où nous noterons nos codes à 4 chiffres. Pas moi en tout cas. Rien ne me retient chez Q8.
Cette opinion est d’abord parue sur le weblog de Bruno Segers.
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