Un centre belge de la connaissance souhaite stimuler l’e-commerce européen
Après avoir dirigé quelques années durant l’e-commerce belge, Carine Moitier lance Cross-Border Commerce Europe, un centre de la connaissance pour acteurs européens en e-commerce.
Cross-Border Commerce Europe cible les acteurs européens d’e-commerce et ‘omnichannel’ en B2B et B2C. “Aujourd’hui, il n’y a plus de frontière entre l’on- et l’offline. Même les acteurs en ligne purs comme Amazon se tournent vers l’offline, alors que des acteurs offline tels Ikea fournissent aujourd’hui à domicile”, explique Carine Moitier à Data News.
550 milliards d’euros en chiffre d’affaires B2C tiré de l’e-commerce dans l’UE en 2017
C’est là, selon elle, que réside un énorme potentiel de croissance pour son organisation. En 2017, l’e-commerce (B2C) transfrontalier en Europe représentait 121 milliards d’euros. Cross-Border Commerce Europe s’attend à ce que d’ici 2022, on atteigne les 245 milliards d’euros. Le marché global, y compris donc les transactions nationales, s’établit aujourd’hui à 550 milliards d’euros.
Moitier fut en 2005 la co-fondatrice de BeCommerce, l’association sectorielle belge des magasins web, mais avec son nouveau projet, elle entend aider les entreprises au niveau européen, en vue d’accélérer leur croissance (en ligne) européenne. “On observe que beaucoup d’entreprises ont besoin d’informations concrètes pour leurs activités européennes. Il existe par exemple un label européen harmonisé, une étiquette pour acheminer une commande de votre magasin jusqu’au client final, mais beaucoup d’acteurs ne savent même pas que cela existe. En outre, il y a aussi pas mal de choses en matière d’e-logistics, d’e-payment et d’e-regulations que nous suivons de près.”
Cross-Border Commerce Europe entend être un centre de la connaissance pour ses membres. De plus, elle veut aussi servir de lobby pour l’Europe. “Avec notre organisation, nous souhaitons savoir de quoi le marché a besoin, mais aussi, à l’inverse, examiner ce que la Commission européenne décide et comment les entreprises peuvent implémenter cela concrètement. Sur ce plan, le GDPR a été un big-bang pour faire prendre conscience aux entreprises qu’elles doivent bien s’informer sur cette réglementation. Mais cela vaut aussi pour d’autres règles et tendances. Avant, c’était pour beaucoup un élément du genre ‘loin des yeux, loin du coeur’, mais à présent, les entreprises prennent davantage conscience qu’elles
doivent être et rester au courant.”
Un continent, beaucoup de divergences
121 milliards d’euros en chiffre d’affaires B2C tiré de l’e-commerce transfrontalier dans l’UE en 2017
Malgré l’harmonisation du marché européen, il faut ce genre de support, selon Moitier: “L’Europe demeure complexe avec dans chaque pays une autre culture, d’autres façons de faire dans le domaine de la logistique ou des paiements. Pour pouvoir démarrer fructueusement, il faut disposer du juste bagage, et c’est là le défi que nous voulons relever.” Et de citer l’exemple de Coolblue, qui connaît le succès depuis des années déjà aux Pays-Bas et en Flandre, mais qui ne vient que tout récemment de franchir le pas vers la Wallonie. “Et inversement, on observe que beaucoup d’entreprises françaises ne prennent dans un premier temps en considération que la Wallonie.”
“Il est souvent question d’une connaissance du marché. Sur ce plan, nous entendons offrir une vision panoramique européenne accompagnée de chiffres, de tendances et de comparatifs entre pays. En Italie par exemple, Mybank est le numéro un du marché des solutions de paiement, mais en Europe centrale ou du nord, elle est nettement moins connue. Il faut le savoir, avant de se lancer sur ces marchés. De plus, nous souhaitons aussi organiser des événements en réseau et des ‘webinars’ pour nos membres.”
Le projet de Moitier se concentrera dans un premier temps sur douze pays de l’Europe Occidentale: Danemark, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Espagne, Suède, Grande-Bretagne et Benelux. “C’est là que le taux de pénétration de l’e-commerce est le plus élevé, mais l’objectif est évidemment de nous tourner à terme vers d’autres pays.” L’organisation se focalisera sur les entreprises actives dans trois pays européens au moins, mais aussi sur les acteurs non-européens ayant des activités en Europe. Cross-Border Commerce Europe tire elle-même ses revenus de membres (revendeurs) et de partenaires (fournisseurs). Marks & Spencer, Ikea, Carrefour, Nespresso et Wijnvoordeel notamment sont déjà membres. Pour ces derniers, Worldline, MyBank et Oney entre autres ont déjà promis leur soutien.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici