Testez vous-même votre débit urinaire avec Minze

© Minze Health

Vous retenir d’uriner pendant un certain temps, avant de vous rendre chez un urologue, afin de connaître son avis sur votre jet urinaire, c’est complètement dépassé grâce à Minze HomeFlow. Cette innovation de la start-up anversoise Minze Health représente une percée en urologie que le corps médical attendait depuis longtemps.

Comment deux jeunes entrepreneurs en sont-ils arrivés à s’intéresser au thème de l’urologie? Des problèmes de prostate précoces? “Quand même pas”, répondent en riant Jiri Vermeulen et Gilles Tas. Le premier nous explique: “J’ai suivi une formation de développeur de produits et lorsque le Dr. Gunter De Win, un ami urologue pour enfants, m’expliqua certains problèmes dans son domaine, cela m’intrigua. Conjointement avec le Dr. Stefan De Wachter, urologue lui aussi, nous avons alors conçu une solution qu’ils attendaient depuis longtemps déjà.”

De quoi s’agit-il? Du test du débit urinaire, par lequel l’urologue contrôle la façon dont un patient urine. Le jet est-il puissant? S’interrompt-il parfois? Voilà pourquoi les patients doivent attendre, la vessie pleine, dans une salle d’attente, avant de pouvoir à leur tour uriner dans l’indicateur de débit urinaire. C’est loin d’être idéal, affirme Vermeulen: “Personne n’apprécie d’uriner sur commande, surtout pas les personnes qui ont des problèmes urinaires. En outre, le médecin ne dispose que d’un enregistrement momentané d’une émission urinaire. Il tente ensuite d’en savoir plus en demandant au patient de tenir à jour un journal urinaire, mais souvent, cela manque de précision et cela devient vite quasiment inutilisable. Nombre de médecins ne s’y fient donc guère.”

Et voici que débarque l’HomeFlow, l’appareil pour flux urinaire que Minze a conçu et qui permet au patient de mesurer chez lui plusieurs jets urinaires. Vermeulen: “Après avoir uriné, toutes les données sont transférées au smartphone de l’utilisateur qui peut encore indiquer s’il a ressenti une envie pressante, ce qu’il a bu au préalable et s’il y a eu avant éventuellement une perte urinaire. Toutes ces informations sont ensuite envoyées à une plate-forme d’urologie, à laquelle le médecin traitant peut se connecter. Ce sont là des données dont il n’aurait autrement pas pu disposer. Il y a en outre un gain d’efficience car ce sont des tests qui ne doivent pas être accompagnés par du personnel soignant. Autre avantage: le médecin peut déduire des résultats si un traitement était en cours durant la période où l’appareil était utilisé.”

Concrètement, l’HomeFlow se compose d’une combinaison de software et d’hardware – un appareil de mesure réutilisable, capable de se calibrer de lui-même et qui convient aux enfants. Actuellement, l’entreprise examine comment l’appareil pourrait rencontrer du succès sur les différents marchés envisagés. “Chaque pays possède son propre système de santé et donc, notre business model présentera chaque fois des différences”, déclare Tas. “Mis ce qui est sûr, c’est que les indicateurs seront multi-patient, parce qu’ils sont parfaitement lavables, désinfectables et réutilisables, alors que les flacons urinaires classiques doivent être renouvelés pour chaque patient. Ces flacons peuvent cependant parfaitement continuer d’être utilisés pour les tests. Dans la pratique, nous vendrons donc des packs contenant x indicateurs que l’hôpital pourra proposer en prêt et autant d’accessoires à offrir ou à vendre au patient.”

Après un an et demi de développement, l’entreprise est à présent prête à effectuer des tests dans le cadre du fonds belgo-néerlandais d’innovation en matière de soins CrossCare. “Lors de l’important salon Medica, nous pourrons ensuite présenter Minze sur le stand FIT et nous souhaitons réellement être actifs au niveau commercial durant le printemps de 2017”, ajoute encore Tas. “La date précise dépendra de celle où notre certification CE sera agréée en tant qu’appareil médical.”

Afin de faire face aux coûts du développement, Minze s’est tournée vers trois business angels qui, conjointement avec iMinds, FI-C3, IWT et Cross Care, ont mis plus ou moins un million d’euros sur la table. “Nous pourrons ainsi tenir encore un peu le coup jusqu’au lancement sur le marché”, apprend-on encore. “Provisoirement, nous n’avons pas besoin de capital supplémentaire, même si cela dépend évidemment de la vitesse à laquelle nous évoluerons. Si quelqu’un veut investir, il est évidemment toujours le bienvenu.”

Le fait que le duo a vraiment eu ainsi une excellente idée, est confirmé par la concurrence. “L’acteur le plus en vue, qui possède un quasi-monopole sur le marché de l’urologie, dispose également d’un produit racheté suite à des tests de recherche britanniques. L’inconvénient ici, c’est que le système n’est pas réutilisable et que l’urologue doit tirer les informations d’une clé USB. Le déploiement de notre système non connecté est donc préférable car il offre une meilleure durée de vie et fournit un suivi urinaire”, prétend Vermeulen. Et son collègue d’ajouter: “Nous savons cependant qu’il y a trois projets similaires encore à un stade précoce de développement, qui tentent aussi de résoudre ce problème. L’on peut donc dire qu’il y a du tirage sur le marché, mais nous croyons que nous proposons la solution la plus exhaustive. Et c’est comme cela aussi que nous l’avons voulu: ne pas sortir un énième appareil médical, mais le système le plus convivial en la matière, et les premiers tests démontrent que tel est bien le cas.”

Minze Health

Siège social: Anvers

Nombre d’associés: 5

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Site web: www.minzehealth.com

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