Skype est une brèche dans les pratiques d’écoute téléphonique

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Le fait que l’usage des écoutes téléphoniques comme technique d’investigation augmente fortement chaque année n’empêche pas que les services de renseignements ne parviennent pas encore à écouter les conversations via un programme de téléphonie sur Internet tel que Skype.

Le fait que l’usage des écoutes téléphoniques comme technique d’investigation augmente fortement chaque année n’empêche pas que les services de renseignements ne parviennent pas encore à écouter les conversations via un programme de téléphonie sur Internet tel que Skype.

C’est ce qui ressort d’un article paru dans le journal De Morgen. En 2007, 3 603 ordres ont été donnés de mettre des téléphones sur écoute. L’année dernière, ce chiffre a grimpé pour atteindre 4 881 missions d’écoute téléphonique, soit une hausse de plus de 35 %, tire le journal d’une réponse du ministre de la Justice Stefaan De Clerck à une question écrite du sénateur Paul Wille. De Clerck reconnaît qu’il s’agit d’une technique très intrusive, mais il souligne “l’utilisation généralement croissante des télécommunications dans notre société”.

Le sénateur Wille, qui est aussi membre de la commission d’accompagnement du Comité I, met cependant en garde contre un important problème, à savoir une “brèche” dans les pratiques d’écoute des services de renseignements. Les conversations téléphoniques via Skype ne peuvent pas être écoutées. “Dans la construction que Skype utilise, il est manifestement impossible d’écouter les conversations sans la collaboration de Skype même”, dit-on.

L’Arrêté royal de 2003 sur les écoutes téléphoniques oblige en effet les opérateurs de téléphonie fixe et mobile à apporter leur collaboration si nécessaire, mais pas les sociétés Internet. Bref : l’A.R. existant n’est pas adapté aux actuelles possibilités technologiques de communication. Wille fait référence à un communiqué de la BBC dont il ressort que la “brèche” légale est déjà connue des criminels. Ils se conseilleraient mutuellement d’utiliser Skype pour régler leurs affaires.

De Clerck dit être au courant du problème et signale qu’un cadre légal va être créé pour intercepter également les conversations passant par Skype. Un nouvel A.R. doit rendre cela techniquement possible en contraignant les opérateurs Internet à apporter leur assistance technique.

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