Nous en savons assez
La chaîne flamande VT 4 a choisi Rob Heyvaert pour présenter l’émission ‘De Topmanager’. Depuis lors, les téléspectateurs ont appris à connaître cette personnalité flamboyante qui avait déjà fait parler de lui depuis la fin des années ’80 dans le secteur ICT, en tant que fondateur et animateur de Cimad Consultants.
L’histoire à succès de cette entreprise de services est suffisamment connue: l’homme originaire de Merksem a développé son entreprise pour en faire une organisation de 1.500 collaborateurs, avant de la vendre (très cher!) à IBM.”J’en sais assez”, déclarait Heyvaert chaque fois qu’il renvoyait chez lui l’un des candidats à la fin fin de chaque émission du programme sur VT4.Aujourd’hui, on en sait assez. Heyvaert envisage en effet à présent de vendre Capco, une entreprise qui développe des solutions IT pour le monde financier et qu’il a fondée en 1998 aux Etats-Unis après avoir quitté IBM. Symphony Technology Group en deviendra le nouveau propriétaire et le seul qui en soit vraiment ravi, c’est Heyvaert lui-même. Il serait en effet le seul à s’enrichir en vendant Capco. Voilà ce qu’on peut lire dans le journal De Standaard qui se base sur des entretiens avec des personnes au courant de la situation.Heyvaert est d’une part une figure dirigeante charismatique et d’autre part rien de plus qu’un simple fanfaron. Le fait est qu’il réussit à présenter et à vendre ses affaires de la meilleure manière. Lorsqu’en 1998, il dévoila son projet de créer The Capital Markets Company à New York, il n’éprouva guère de difficultés à recueillir 260 millions $. L’histoire retiendra qu’Everaert, à l’époque patron de Mercator, signa, à l’issue de la réunion qui dura à peine 20 minutes, un chèque de 20 millions $, ce qui représente le plus grand investissement en capital risque jamais consenti par cette banque. Les investisseurs, petits et gros, espéraient gagner gros et se sont donc lancés assez facilement dans l’aventure Capco. Et c’est bien d’aventure qu’il s’agissait puisque personne ne comprenait vraiment ce que l’entreprise faisait. Peu importait après tout. La rage IT ne battait-elle pas son plein et Heyvaert n’était-il pas le ‘wonder boy’ de Cimad? Année après année, Capco a cependant encaissé les coups, et les pertes se sont accumulées pour atteindre aujourd’hui 252,2 millions $. Et malgré cela, Heyvaert sauvait les apparences sous le couvert d’un projet visionnaire qui ne pouvait que réussir. “Il n’y a jamais eu de moment plus propice, lançait-il encore en mai dernier. Je rêve encore et toujours d’une entreprise valant un milliard $.” Il lorgnait alors “un accord qui relève les différents défis”. Une déclaration destinée à apaiser l’inquiétude des actionnaires à propos du montant des pertes qu’ils devraient inévitablement encaisser.En planifiant cette vente aujourd’hui, c’est surtout son propre défi qu’il a relevé, à savoir s’en mettre plein les poches. Et les investisseurs, cupides comme ils étaient à l’époque, en paient les pots cassés.
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