Les scandales de confidentialité ne pèsent pas (encore) sur le bénéfice engrangé par Facebook

. © Getty Images/iStockphoto

Pour son premier trimestre de l’année, Facebook présente des chiffres spectaculaires et ce, même si ces résultats remontent principalement à avant le tout dernier scandale en matière de confidentialité.

L’argent rentre encore en masse du côté de Menlo Park, où se situe le siège central de Facebook. Au cours des trois premiers mois de l’année, le réseau social a en effet enregistré un chiffre d’affaires de 11,966 milliards de dollars, en hausse de 49 pour cent par rapport aux 8,032 milliards de dollars réalisés au premier trimestre de 2017. L’immense majorité de ces rentrées (11,795 milliards de dollars pour être précis) provient de la publicité.

Cela se traduit par une croissance encore plus forte du bénéfice. Le bénéfice net de l’entreprise s’est établi à 4,988 milliards de dollars au cours du premier trimestre, en hausse de 63 pour cent par rapport aux 3,064 milliards de dollars un an plus tôt. Cette progression est notamment due aux pubs mobiles. L’année dernière, Facebook a encore davantage misé sur la publicité vidéo sur les smartphones et avec toutes les données que l’entreprise possède sur nous tous, elle connaît très précisément nos centres d’intérêt.

Davantage d’utilisateurs actifs

Les résultats trimestriels comprennent aussi le nombre d’utilisateurs. Facebook compte aujourd’hui 2,20 milliards d’utilisateurs mensuels actifs, soit 13 pour cent de plus sur une base annuelle. Chaque jour, 1,45 milliard de personnes se connectent au site, ce qui représente également une hausse de 13 pour cent.

Ce qui est étonnant, c’est que Facebook ne donne aucun détail ni sur Instagram et Whatsapp, ni sur le nombre d’utilisateurs que ces services génèrent. Les applis photos et de messagerie ne figurent pas dans les résultats trimestriels.

Coûts et personnel en hausse

Facebook mentionne aussi des coûts en hausse, puisqu’ils sont passés de 4,705 milliards de dollars au premier trimestre de 2017 à 6,517 milliards de dollars durant ces trois derniers mois, ce qui représente une augmentation de 39 pour cent, encore et toujours largement en dessous des pourcentages de hausse du bénéfice et du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Une partie de ces coûts supplémentaires peut être attribuée au personnel. Aujourd’hui, 27.742 personnes travaillent pour l’entreprise, soit 48 pour cent de plus qu’il y a un an. L’année dernière, Facebook avait annoncé à plusieurs reprises qu’elle allait recruter du personnel supplémentaire pour supprimer plus rapidement le contenu incongru de sa plate-forme. Un travail peu tentant, mais qui a donc trouvé preneur.

Cambridge Analytica est arrivé trop tard

Le fait que Facebook présente de formidables chiffres de croissance et ce, tant au niveau financier qu’à celui du nombre d’utilisateurs, incite d’aucuns à conclure que le scandale Cambridge Analytica n’a guère eu d’impact. Cette réaction mérite cependant une solide nuance.

En fait, le scandale, qui consista en la fuite d’au moins 87 millions de profils de Facebook par le truchement d’une appli de quiz, n’a été connu que mi-mars, alors que Facebook clôturait son trimestre deux semaines plus tard à peine. Le témoignage de Mark Zuckerberg devant le congrès américain a même eu lieu plus tard encore, les 10 et 11 avril. En outre, il est question d’utilisateurs actifs mensuels. Quiconque a fermé son compte Facebook le 18 avril par exemple, figure donc encore dans les chiffres du trimestre dernier.

D’autres actions inquiétantes, comme la demande de Facebook de pouvoir analyser les visages des utilisateurs, afin d’identifier n’importe qui sur n’importe quelle photo, remontent aussi à après le 31 mars. Autrement dit, si des personnes ont laissé tomber Facebook à cause des récents événements, on ne pourra le savoir au plus tôt que dans trois mois.

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