La législation européenne sur les cookies coûte aux entreprises 1,8 milliard d’euros par an
La législation européenne sur les cookies s’avère onéreuse pour les sites web et pour les internautes. La cellule de réflexion américaine ITIF (Information Technology and Innovation Foundation) a ainsi calculé que la loi coûte chaque année 1,8 milliards d’euros.
Les cookies (mouchards) sont de petits fichiers qui sont stockés localement sur l’ordinateur ou le smartphone du visiteur d’un site web. Ces mini-programmes enregistrent les paramètres (login, choix de la langue, mots de passe), transmettent ces informations et tiennent à jour le comportement de navigation du consommateur (‘tracking cookies’).
Dans le secteur de l’e-commerce, les cookies sont surtout utilisés pour pouvoir attribuer aux consommateurs un ‘comportement d’achat personnalisé’. Lorsque vous cherchez par exemple un ordinateur portable sur le site web de Coolblue, vous recevez pendant des semaines encore des offres et des bannières connexes, même sur d’autres sites.
En 2009 déjà, l’Europe avait décidé que ‘l’approbation’ devait être un facteur crucial dans la protection de la vie privée du consommateur, et que l’e-commerce et d’autres sites encore devaient prévenir les internautes, lorsqu’ils installaient ce genre de cookies sur leur ordinateur. La façon dont ce concept ‘d’approbation’ devait être appréhendé exactement, était cependant laissée aux états membres eux-mêmes.
Dans certains pays (dont les Pays-Bas), les magasins web doivent à présent demander explicitement l’approbation de l’utilisateur pour pouvoir installer un cookie, et les surfeurs doivent donner leur autorisation via une fenêtre émergente (popup) à l’écran. Dans d’autres pays, comme la Belgique et l’Allemagne, la directive a été moins strictement convertie, et une approbation tacite et implicite suffit donc par le biais des paramètres du navigateur.
Quoi qu’il en soit, l’actuelle législation sur les cookies semble être quelque chose d’onéreux pour les entreprises internet et les surfeurs. La cellule de réflexion technologique américaine ITIF (Information Technology and Innovation Foundation) en est arrivée à un coût d’1,8 milliard d’euros par an en ‘dépenses de respect’ et en frais de perte de productivité.
ITIF signale que les plus petits magasins web aux moyens plus limités en raison des coûts de mise en conformité trop élevés peuvent décider de renoncer aux messages publicitaires personnalisés, ce qui fait qu’elles sont désavantagées par rapport à leurs plus grands concurrents.
Et les internautes, qui sont confrontés sur leur écran à des cookie notifications difficiles à faire disparaître, perdent au minimum quelques secondes, ce qui fait que dans certains cas, ils ne prennent même plus la peine de cliquer plus avant.
Les différentes interprétations de la directive e-Privacy dans les pays européens obstruent souvent aussi le commerce en ligne transfrontalier, ce qui entraîne un manque à gagner pour les boutiques web.
Dans une réaction au rapport d’ITIF, Ecommerce Europe plaide déjà pour une révision de la directive e-Privacy en 2016. Le groupe de lobbying entend stimuler les décideurs européens à définir plus clairement le concept ‘d’approbation’, qui s’appliquerait dans tous les pays de l’UE et qui ne pourrait plus être différemment interprété.
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