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L’iPhone fête ses 10 ans: du stade de smartphone inutilisable à celui de révolution technologique

© Reuters
Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

Il y a exactement dix ans, feu le CEO d’Apple, Steve Jobs, annonçait sur un podium un nouvel appareil destiné à changer du tout au tout le marché du smartphone. Après des mois de spéculations, Jobs dévoilait ainsi l’iPhone. Et même si Apple fit l’objet de compliments à propos du look de l’appareil, les premières réactions furent majoritairement négatives.

Jobs introduisit l’iPhone comme un iPod permettant aussi d’appeler et de surfer sur internet, mais ce dernier point alla de pair avec certains inconvénients. L’appareil présenté par Jobs ne permettait pas grand-chose en réalité. C’est que l’iPhone n’était à ce moment pas vraiment prêt, à un tel point du reste que lors de sa présentation, Jobs dut jongler avec plusieurs exemplaires pour cacher le fait que la mémoire arrivait trop rapidement à saturation.

Si on jette un coup d’oeil dans le rétroviseur, on peut dire que le premier iPhone n’était pas terrible. Il ne supportait pas la 3G, et il n’y avait que quelques applis disponibles, conçues par Apple. L’ajout d’applis n’était en fait possible qu’en piratant l’iPhone car, selon Jobs, les applis de tiers n’étaient pas nécessaires. Jos envisageait un futur, où les applis tourneraient entièrement sur le web. Apple fit ensuite rapidement machine arrière avec le lancement de l’App Store en 2008.

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Pour les Belges, le premier iPhone n’était pas précisément un appareil aisément accessible. Il fut d’abord introduit aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, au Portugal, en Irlande et en Autriche. Chez nous, le tout premier iPhone, l’iPhone 2G comme il allait s’appeler ultérieurement, n’arriva jamais officiellement sur le marché. La seule manière de s’en procurer un passait par l’importation, ce qui provoqua pas mal de problèmes. Pour pouvoir utiliser l’appareil correctement sur nos réseaux et dans la langue voulue, il fallait en effet passer par ce qu’on appelle un ‘jailbreak’ (débridage ou déverrouillage).

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Ce genre de débridage s’avéra finalement assez simple, comme on le comprit très vite après le lancement. La sécurité de l’iPhone était en effet loin d’être parfaite. Toutes les applis tournaient sur OS 1 avec accès racine par défaut, ce qui faisait qu’en piratant une seule appli, on avait aussitôt accès à la totalité de l’appareil. Téléphoner n’était pas non plus toujours évident, alors que l’absence de la 3G faisait en sorte qu’il fallait rechercher le wifi pour pouvoir contrôler correctement ses mails.

Mais même si le premier iPhone n’était pas formidable, il n’empêche qu’il changea pour de bon notre vision des téléphones intelligents. Android, qui était alors déjà en cours de développement, fit définitivement son entrée après celle de l’iPhone. Avant le dévoilement de l’iPhone, l’équipe Android préparait encore un appareil d’un format ressemblant à celui du très fructueux BlackBerry: avec clavier physique.

Dans les années qui suivirent, on vit coup sur coup disparaître notamment Windows Mobile, BlackBerry OS, Maemo/MeeGo et Symbian en tant que plates-formes pour le grand public. Les rires moqueurs (en partie compréhensibles) avec lesquels Microsoft et Nokia surtout accueillirent l’iPhone, virèrent bien vite au jaune pour ces deux entreprises. L’iPhone connut en effet le succès et marginalisa de ce fait leur rôle sur le marché du smartphone.

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Forte évolution

Ce succès fut dû à la façon dont l’iPhone évolua. Alors que la concurrence n’avançait guère, Apple sortit en 2008 le modèle 3G qui – comme son nom l’indique – disposait bien d’un connecteur 3G. La version 3GS avec de meilleurs puces et appareil photo suivit un an plus tard. Et cela était annonciateur de ce qui allait nous attendre dans les années qui suivirent. L’iPhone submergea le marché à un rythme accéléré, et la concurrence ne put dans un premier temps que suivre Apple.

Les premières années, les smartphones concurrents n’étaient que de pâles copies de l’iPhone, mais le fait est qu’aujourd’hui, Apple a perdu une bonne partie de sa position de précurseur en la matière. Les appareils introduits à présent par Samsung, Huawei et entre-temps aussi par Google peuvent parfaitement se mesurer à l’iPhone. Sur certains aspects comme celui de l’appareil photo, ils s’avèrent même meilleurs. Selon pas mal d’esprits critiques, Apple innove trop peu depuis l’iPhone 6 sorti en septembre. L’iPhone 7 de 2016 fut même fortement critiqué du fait de l’absence d’une prise casque.

Selon les rumeurs les plus récentes, le prochain iPhone devrait toutefois faire battre les coeurs plus rapidement. Il s’agirait en effet d’un appareil AR sans bord, voire transparent. Mais ce genre de rumeur se fait toujours entendre avant la sortie d’un nouveau smartphone d’Apple. Depuis l’arrivée de Tim Cook en 2011, Apple mise plus que jamais sur l’iPhone (60 pour cent de son bénéfice est généré par ce dernier), mais sans plus y apporter de grands changements. Apple est l’entreprise la plus riche au monde et la marque la plus opulente. Malgré la concurrence toujours plus grande, Cook pense encore et toujours s’en tirer avec de simples petites modifications. Reste à savoir combien de temps Apple pourra ainsi encore garder ses clients et en accueillir de nouveaux.

L’iPhone, lancé il y a dix ans, est un produit qui a depuis lors changé radicalement notre vie. Le smartphone représente le plus important ‘ordinateur’ dans le monde occidental et il va le rester encore un certain temps. Jusqu’à la prochaine révolution. Mais au fait, celle-ci émanera-t-elle encore d’Apple?

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