‘L’informatique de la Justice pas de taille face à la criminalité’

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Au niveau de l’informatique, la Justice accuse encore et toujours du retard. En l’espace de trois ans, la situation a à peine évolué positivement. Voilà ce qu’affirme le Collège des procureurs généraux.

Les attaques terroristes dans notre pays entraînent une sollicitation massive des services de justice et de sécurité, qui risquent de ne pas être la hauteur “d’une criminalité qui ne connaît pas de frontières nationales et exploite toujours plus de moyens technologiques et financiers”. Voilà ce que prétend le Collège des procureurs généraux, qui est compétent pour le développement et la coordination de la politique pénale, dans son rapport annuel consacré aux trois dernières années, que l’agence Belga a pu consulter.

L’informatique accuse du retard

Certaines lois ont été approuvées pour faciliter le travail des enquêteurs, mais cela ne suffit pas, selon Johan Delmulle, le président du Collège des procureurs généraux. C’est surtout sur le plan de l’informatique que la Justice accuse encore et toujours du retard. “La situation a à peine évolué de manière positive. Les moyens budgétaires sont en effet restés trop restreints que pour pouvoir enregistrer un progrès tangible”, peut-on lire dans le rapport annuel. “Cette situation est très préoccupante. Le retard accumulé au fil des ans représente non seulement un obstacle substantiel pour le fonctionnement de l’appareil juridique, mais exigera aussi sans cesse plus de moyens financiers pour pouvoir le résorber. Une informatique performante s’avère pourtant indispensable pour pouvoir moderniser l’organisation.”

L’état pitoyable de l’informatique à la Justice n’est en soi évidemment pas une nouvelle. Dans le passé, des projets à grande échelle, tels Phenix, ont été entrepris, mais en vain. Lorsqu’il fut annoncé en 2002 (!), Phenix allait devenir un réseau national dès 2005 en vue de remédier aux vieux défauts inhérents à la Justice, mais ce fut un échec complet. Par après, les tentatives de réanimer Phenix ou de mettre en oeuvre une suite ne donnèrent rien non plus. Le fait qu’aucun progrès n’ait été enregistré ces trois dernières années, peut donc être qualifié d’inquiétant. # [Belga/KVdS]

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