L’Inde rompt toute communication dans le Cachemire
L’Inde a interrompu tous les canaux de télécommunications: réseaux mobiles, internet, haut débit et lignes terrestres, au Cachemire. Elle l’a fait aussitôt après avoir décidé de supprimer l’autonomie constitutionnelle de cette région.
Les citoyens de Jammu et du Cachemire n’ont aucune autre manière de communiquer avec le monde extérieur, à présent que l’Inde a fermé tous les moyens de communication dans la région. Cette mesure fait suite à la décision gouvernementale de supprimer l’autonomie constitutionnelle de cette zone.
Selon le Software Freedom Law Centre indien, la région a déjà fait l’objet à 176 reprises d’un black-out des moyens de télécommunication depuis 2012. Le pays interrompt assez souvent internet en cas de désordres ou de protestations. Il est cependant rare que le haut débit et les anciennes lignes téléphoniques soient paralysés.
Ces derniers jours, pas mal de désordres règnent dans cette partie de l’Inde, qui est une région politiquement instable. La semaine dernière, les touristes se sont vu déconseiller de s’y rendre. Lundi matin, plusieurs politiciens régionaux ont été placés sous mandat d’arrêt. La police a également instauré le couvre-feu.
Le Cachemire indien, plus précisément les états de Jammu et du Cachemire, jouit, selon la constitution, d’un statut spécial qui lui assure une grande autonomie. Le Bharatiya Janata Party (BJP) au pouvoir, qui dirige le gouvernement hindou, a à plusieurs reprises déjà menacé de supprimer les privilèges de la région habitée principalement par des musulmans. Tel est à présent le cas avec le retrait de l’article constitutionnel 35A.
Dix mille soldats supplémentaires ont été envoyés dans cette zone. Depuis l’indépendance de l’ex-Inde britannique et de la scission Inde-Pakistan en 1947, les deux pays se disputent la maîtrise du Cachemire. Ils se sont déjà livré deux guerres à propos de cette région contestée. L’Inde en occupe la partie centrale et le sud, alors que le Pakistan a la mainmise sur le nord-ouest. Quant au nord-est, il est aux mains des Chinois.