IpFix veut faire entrer la VoIP dans les moeurs

Deux “dinosaures d’internet”, comme ils se qualifient eux-mêmes, se lançent dans une nouvelle aventure.

Deux “dinosaures d’internet”, comme ils se qualifient eux-mêmes, se lançent dans une nouvelle aventure.

Edouard De Keyser (un des pionniers de l’accès à l’internet en Belgique à qui on doit notamment Linkline et Freegates, revendu à Tiscali puis Scarlet) et Frédéric Fonteyne (ex-Belgacom Skynet, Arthur Andersen et cofondateur de MCube qu’il a revendu en 2006) retournent à leurs amours télécoms avec IPFix.

IPFix propose Skytel, une solution de VoIP dans le cloud qui, d’après ses cofondateurs, présente au minimum toutes les fonctionnalités d’un central PABX classique (transferts d’appel, messagerie, musique d’attente) mais “la simplicité en plus et avec une économie sur la facture téléphonique qui peut atteindre jusque 80%,” dixit les deux entrepreneurs.

“La VoIP permet d’offrir des services de téléphonie complets à de petites entreprises qui ne pourraient pas s’offrir un central traditionnel.”

C’est lors d’une mission de migration vers VOIP pour l’incubateur bruxellois EEBIC que les deux compères ont fait l’inventaire des technologies VOIP existantes et se sont rendu compte qu’une solution VoIP pouvait tout à fait être portée et gérée dans le cloud, à partir du moment où le client dispose d’une connexion internet valable.

Ils ont testé une série de briques technologiques, notamment la solution de communication sur IP xIVO du français AvenCall et le logiciel PABX open source Asterisk, qu’ils ont intégrés dans une solution virtualisée complète Skytel.

“Nous avons surtout réalisé des développements au niveau de la sécurisation et de l’industrialisation, pour que nous puissions nous-mêmes gérer un grand nombre de clients sur ces PABX et pour que nos clients puissent eux-mêmes opérer une série de réglages en toute facilité.”

La solution supporte une large gamme de terminaux “SIP compliant”, IPFix offrant une garantie sur un certain nombre de produits prétestés.

Retard à combler

IPFix table sur le fait que la Belgique va rapidement ratrapper son retard en termes de migrations vers VoIP. “Aux Pays-Bas, plus de 30% des communications se font déjà via VoIP, en Belgique on est encore loin des 10%,” avancent les cofondateurs, tout en reconnaissant manquer de chiffres fiables.

Ce qui est certain selon eux, c’est que “la VoIP n’est plus un gadget et qu’un certain nombre de freins, dont celui de la qualité des communications ou de la dépendance à un opérateur, sont occupés à tomber. Vers les réseaux mobiles 3G, des problèmes de variations de latence peuvent encore affecter la qualité des communications.”

“Mais avec la 4G, on va passer dans un autre monde,” prévoit Frédéric Fonteyne. Et d’imaginer un monde “full VoIP” où un patron de PME passera allègrement d’un terminal classique au bureau à un “softphone” sur son smartphone sur la route, tout en ayant un même numéro d’appels pour plusieurs appareils. “Et sans le moindre frais de roaming.”

En phase de lancement commercial depuis six mois, Skytel vient de dépasser les 500 utilisateurs et compte “en acquérir plusieurs centaines d’ici la fin de l’année.” Le tarif de base, dégressif, est de 15 euros par utilisateur par mois.

IpFix cible dans un premier temps les entreprises de moins de 20 terminaux et le secteur du retail : typiquement, les chaînes de magasins dont l’essentiel des communications sont internes, entre les différents sites, et où le potentiel d’économie est relativement important.

IpFix a ainsi pu convaincre les magasins de vêtements Naf Naf ou les boutiques Terre-Neuve (Liège et Bastogne).

Passeport :

Nom de société : IpFix
Siège social : Bruxelles (Anderlecht)
Date de création : 2010, mais produit Skytel lancé il y a six mois
Effectifs : 8 personnes
Capitaux : démarrage sur fonds propres des 2 cofondateurs et levée de 150.000 euros mi-2012 (cofondateurs et “friends & family”).


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