Internet des Objets: Tout sera bientôt connecté

© Lectrr
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, l’Internet des Objets est à nos portes. Après les téléphones mobiles, les wearables et les voitures connectées, tous les appareils possibles seront bientôt reliés au réseau. Lors du Mobile World Congress, nous avons déjà pu en avoir un avant-goût.

Ordinateurs portables, panneaux publicitaires personnalisés et voitures à conduite autonome: tous étaient, jusqu’à récemment, des éléments tirés de films futuristes comme Minority Report, dont nous pensions qu’il faudrait encore des décennies avant qu’ils ne deviennent réalité.

Lors du Mobile World Congress, il est toutefois apparu clairement que nous nous méprenions. A présent qu’un arsenal sans cesse plus vaste d’appareils connectés fait son apparition, que les réseaux mobiles sont de plus en plus rapides et les technologies toujours plus intelligentes grâce à des capteurs intégrés, au cloud computing et au big data, nous sommes manifestement entrés dans l’ère de l’Internet des Objets.

Gartner prévoit que le nombre d’appareils connectés dans le monde passera de 4,9 milliards en 2015 à 25 milliards en 2020 (sans inclure les PC, tablettes et smartphones). IDC estime que le marché des solutions de l’Internet des Objets va grimper de 1,9 trillion $ en 2013 à 7,1 trillions en 2020.

Dans un tel contexte, faut-il encore s’étonner que tant d’opérateurs, de fondeurs de puces, d’entreprises technologiques et autres sociétés Internet tentent de toutes les manières possibles, en se basant chacun sur ses atouts, de prendre de l’avance dans ce domaine encore jeune ? Car celui qui parviendrait à prendre la main pourrait bien décrocher la poule aux oeufs d’or.

Villes intelligentes, réseaux fiables

Le concept de base qui sous-tend l’Internet des Objets est que tout peut être relié à tout et à l’Internet. Les opérateurs classiques aiment à penser qu’ils joueront un rôle central, ne serait-ce que parce qu’ils ont déployé partout des réseaux 4G, alors que nous évoluerons bientôt vers la variante 5G encore plus rapide et fiable. La 5G faciliterait à tous égards la connexion d’objets entre eux. Prenons l’exemple d’une ville intelligente qui intercepte en temps réel des informations sur le plantage du réseau et peut ainsi intervenir à la vitesse de l’éclair.

Pour ce faire, un réseau doit être rapide, stable et fiable. Et la 5G est mieux adaptée que la 4G à ce niveau. Ou comme le formulait à Barcelone le CEO de Huawei, Ken Hu : “Avant qu’une voiture avec la 4G ne puisse réagir à un signal d’alarme, elle est déjà 1,4 m plus loin à une vitesse de 100 km par heure. Avec la 5G, ce ne serait que 2,5 cm.”

Sigfox conquiert le monde

Dans la capitale catalane, il est apparu que l’initiative, en matière d’applications pour l’Internet des Objets, ne venait pas uniquement d’entreprises ‘classiques’. De petites entreprises comme Sigfox ne sont clairement pas disposées à patienter jusqu’à la 5G ou l’apparition d’un “langage d’appareils” commun.

Par ailleurs, à ce niveau, il y a tellement d’alliances qui ont été créées entre-temps pour pousser leur norme que nous en perdons un peu le fil. Récemment, Proximus a lui aussi rejoint l’une de ces alliances (l’alliance LoRa), à côté d’acteurs comme IBM et Cisco.

Mais revenons à Sigfox. Cette petite société déploie partout dans le monde (même en Belgique) des réseaux basse-énergie bon marché via lesquels des capteurs, des compteurs électriques et même des machines à laver peuvent être reliés à l’Internet. Les capteurs supportés par Sigfox rivalisent ainsi avec les cartes M2M proposées par les opérateurs traditionnels pour les compteurs intelligents, la mobilité et les villes intelligentes, ils sont simplement beaucoup plus avantageux et ont une durée de vie de jusqu’à 10 ans.

“Nous sommes le Twitter des télécoms a affirmé le fondateur de Sigfox, Ludovic Le Moan, en marge du MWC, et nous permettons de transporter de minuscules paquets de données. Les photos ou sessions de chat ne peuvent tout bonnement pas être envoyées via notre réseau. Ce n’est pas le but.”

Panasonic devient MVNO

Panasonic adopte une approche quelque peu différente, et a présenté à Barcelone son propre réseau mobile virtuel pour appareils connectés. Le constructeur japonais doit ainsi être la première entreprise de technologie à développer un réseau M2M dédié à travers toute l’Europe.

L’entreprise compte un premier partenaire avec Vodafone, de sorte que les appareils Panasonic pourront bientôt établir une connexion dans une quarantaine de pays avec le cloud M2M de la société.

Le premier produit à utiliser le réseau M2M de Panasonic est le Nubo, qui est, selon les Japonais, la première caméra avec possibilités de connexion 4G. Cette caméra peut être utilisée sans qu’une connexion WiFi soit nécessaire.

Les solutions de chauffage et de refroidissement de Panasonic peuvent désormais être également surveillées et commandées via le réseau M2M du constructeur. Une grande chaîne européenne de supermarchés serait actuellement déjà en train de tester ce service dans plusieurs magasins.

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