‘Des cyber-spécialistes russes n’osent plus collaborer avec l’Ouest’

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Suite à l’incertitude qui règne depuis l’arrestation d’un manager au sein de l’entreprise de sécurité Kaspersky pour ‘trahison’, les cyber-spécialistes russes de la sécurité n’osent plus collaborer avec leurs collègues occidentaux. Roeslan Stojanov aurait renseigné des services occidentaux sur des pirates (hackers). Deux collaborateurs du service secret russe FSB auraient également été arrêtés.

Voilà ce qu’a annoncé l’agence de presse Reuters hier mercredi.

Reuters s’est entretenue avec cinq experts en cyber-sécurité occidentaux. Ils n’ont plus de contact avec leurs partenaires russes. Il arrive que les Russes ne répondent plus. Dans d’autres cas, les Occidentaux décident qu’il est plus sûr de ne pas essayer de prendre contact avec eux. ”Tout un chacun est replié sur soi”, a déclaré John Bambenek de Fidelis. Selon Vitali Kremez de Flashpoint, ”même le partage informel d’informations avec des agents de confiance peut être considéré comme de la trahison”.

Un collaborateur de justice américain a ajouté: “Tout le monde en a froid dans le dos. Et dire que nous étions en train d’enregistrer des progrès.” Et de se référer ici à l’arrestation de deux importants pilleurs de banques numériques. Ils auraient vidé au moyen de malware (maliciel) des comptes d’internet banking dans d’autres pays.

Bon nombre de cybercriminels sont actifs au départ de la Russie. Leurs victimes et les entreprises qui les protègent ont par conséquent tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec leurs collègues russes.

Motus en matière d’espionnage

Stojanov a travaillé précédemment dans une petite entreprise de sécurité, Indrik. Celle-ci a été rachetée en 2012 par Kaspersky. Au nom d’Indrik, il aurait partagé régulièrement des informations sur des pirates russes avec des spécialistes américains de la sécurité. Ceux-ci ont déclaré sous le couvert de l’anonymat à Reuters que Stojanov n’a formellement rien révélé sur le cyber-espionnage, un grand tabou. ”Il nous a parlé des limites du danger. Il était toujours très clair: s’il était question des intérêts de l’état, pas question d’en parler”, a encore indiqué une source.

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