Cette appli révèle ce que Facebook ne nous montre pas

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Michael Ilegems Responsable musique Knack Focus

Une équipe de chercheurs a développé une appli qui affiche dans une colonne de gauche tout ce que vos amis postent sur Facebook et dans une colonne de droite tout ce qui aboutit en fin de compte sur votre fil d’actualité. “Le flux de droite est plutôt vide par rapport à celui de gauche”, affirment les chercheurs.

Les algorithmes utilisés sur Facebook sont des secrets bien gardés. “Ce sont des boîtes noires”, a récemment encore déclaré à NewScientist Christo Wilson de la Northeastern University de Boston.

Dans le cadre d’une étude encore en cours, trois chercheurs américains – Karrie Karahalios et Cedric Langbort de l’université de l’Illinois et Christian Sandvig de l’université du Michigan – tentent avec l’aide d’un panel d’utilisateurs de connaître les règles sous-jacentes aux algorithmes ‘secrets’ de Facebook.

Ils avaient déjà effectué une première mini-étude via FeedVis, un outil de recherche auto-développé. Il affiche à gauche un flux de tout ce que postent les amis, et à droite ce qui aboutit en fin de compte sur le fil d’actualité, après la sélection par les algorithmes. Le flux de droite serait “quasiment vide” en comparaison avec le gauche, selon NewScientist.

L’étude FeedVis a révélé que 62 pour cent des membres du panel ne savaient même pas que le flux d’actualité était automatiquement censuré. Les gens étaient choqués de ne pas voir tout ce que leur réseau avait posté et dans de nombreux cas, ils étaient fâchés du fait que des messages d’amis proches ou de membres de leur famille étaient filtrés.

Logique après tout, mais que révèle l’étude FeedVis à propos du fonctionnement des algorithmes? A l’entendre, l’équipe de recherche commence à comprendre quelques règles de base de ce que les utilisateurs de Facebook peuvent voir ou pas. “Nous avons constaté que si vous placez quelque chose sur le mur de quelqu’un, vous verrez davantage de posts de cette personne que si vous en ‘aimez’ simplement quelque chose”, affirme Karrie Karahalios dans NewScientist. “Et si vous vous rendez sur la ligne de temps de quelqu’un, il y a davantage de chance que vous voyiez ensuite apparaître du contenu de cette personne.”

L’équipe va à présent approfondir son étude en imitant des profils d’utilisateurs (sur base de leurs ‘j’aime’, de leurs réactions et d’autres activités sur Facebook) et en contrôlant si des modèles peuvent être détectés dans ce que les flux d’actualité montrent ou non.

Le problème qui se pose à des études comme celle-ci, c’est que les algorithmes de Facebook changent continuellement, conclut Karahalios: “Même si nous arrivions les déchiffrer aujourd’hui, rien ne dit qu’ils seront toujours pareils demain.”

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