Au contrôle frontalier américain, on vous demande désormais vos comptes de médias sociaux

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Els Bellens

Les autorités américaines demandent dorénavant les comptes des médias sociaux aux visiteurs qui entrent dans le pays avec un formulaire ESTA. Donc aussi aux touristes belges.

Quiconque se rend aux Etats-Unis sans visa, par exemple en voyage d’agrément ou en tant que touriste, doit depuis assez longtemps déjà remplir un formulaire ESTA. Il convient entre autres d’y indiquer (coche) si l’on a déjà été concerné par une attaque terroriste. Le formulaire est apparemment destiné à interdire à des individus potentiellement dangereux d’accéder au pays. Depuis cette semaine, les autorités US ont encore ajouté une question ‘optionnelle’ supplémentaire. Quiconque remplit le formulaire en ligne, est invité à donner des informations sur sa ‘présence online’. Sont prévus Facebook, Google+, Instagram, LinkedIn et YouTube avec des espaces pour y saisir vos noms de compte.

Tout comme le reste du formulaire ESTA, il s’agit ici encore d’une tentative en vue de refouler les terroristes, mais celle-ci fait l’objet de nombreuses critiques de la part d’organisations de défense du respect de la vie privée et d’entreprises telles Facebook, Google et Twitter elles-mêmes. Elles ont des craintes vis-à-vis de la liberté d’expression et indiquent que cela pourrait générer des risques de sécurité et de non-respect de la vie privée pour les visiteurs internationaux.

“Il n’y a que peu de règles sur la façon dont ces informations sont collectées et sur qui y a accès”, déclare Michael W. Macleod-Ball d’American Civil Liberties Union au site d’actualité Politico. Et d’ajouter que pour beaucoup de personnes, les médias sociaux sont extrêmement personnels et que l’on peut en déduire de très nombreux renseignements sur la religion et les opinions politiques par exemple. Il s’agit là d’une attente à la confidentialité et peut-être même à la sécurité personnelle du visiteur, mais c’est probablement aussi précisément la raison pour laquelle les autorités américaines veulent tout savoir sur ces comptes.

Et même si l’on est actuellement ‘libre’ d’y répondre et si les visiteurs ne sont pas refoulés, s’ils n’y répondent pas, le risque est quand même grand que cela se passe ainsi. Comme toute la procédure frontalière d’entrée aux Etats-Unis est en soi déjà longue et intimidante, nombreux sont ceux qui rempliront probablement gentiment tout le formulaire et jetteront ainsi leurs données en pâture, selon Macleod-Ball.

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