Apple reçoit le soutien de Google, Microsoft et Facebook dans l’affaire qui l’oppose au FBI

Pieterjan Van Leemputten

L’exigence émise par le FBI d’accéder à un iPhone ne plaît pas du tout non plus à d’autres géants technologiques américains qu’Apple. Entre-temps, le service de sécurité reconnaît que cela risque de créer un précédent.

Apple reçoit notamment le soutien de Microsoft, Google, Facebook et Twitter dans l’affaire qui l’oppose au FBI, lequel exige qu’Apple lui permette d’accéder aux informations contenues sur l’iPhone de l’auteur de la fusillade de San Bernardino.

Le responsable juridique de Microsoft, Brad Smith, a déclaré hier que son entreprise allait introduire un courrier de soutien à Apple. Il y a quelques jours, le CEO de Google, Sundar Pichai, exprimait lui aussi son soutien complet à la position adoptée par Apple de ne pas céder. Tout comme du reste Whatsapp et Twitter. Facebook, l’entreprise mère de Whatsapp, se serait aussi jetée dans la bataille, selon des sources de ReCode. Il serait même question d’un avis unanime dans cette affaire.

Un iPhone spécifique face à l’ensemble des smartphones, PC et tablettes

Il arrive rarement que de grandes entreprises technologiques, dont la plupart sont concurrentes, se soutiennent les unes les autres, mais en matière de respect de la vie privée, de sécurité et d’intrusion des pouvoirs publics, il y a généralement une exception. Si le FBI obtient gain de cause face à Apple, il n’y aura plus guère d’obstacles pour qu’il demande aussi à Google de pouvoir pirater les téléphones Android, ou à Microsoft d’accéder à votre parc de PC Windows, même protégé par un mot de passe ou par cryptage.

Ce dernier point est du reste à présent plus ou moins confirmé par le FBI lui-même. Son directeur, James Comey, a en effet déclaré le week-end dernier que le FBI ne souhaite pas créer de précédent. Mais aujourd’hui, il confirme bien que la décision de justice sera probablement un guide quant à la façon dont d’autres tribunaux traiteront des requêtes similaires.

L’affaire émeut en tout cas de nombreux utilisateurs, et à juste titre. Une grande partie de la population américaine, dont le candidat républicain à la présidence Donald Trump et le fondateur de McAfee, ne comprend pas l’opposition d’Apple. Bill Gates lui aussi a défendu en partie l’idée.

Où est la frontière?

Mais l’affaire ne porte pas seulement sur le piratage du smartphone spécifique d’un terroriste. Si Apple se voit contrainte de collaborer, cela reviendra au même que quand l’entreprise Huawei s’était vu demander par les autorités chinoises de mettre sur écoute des pylônes d’antennes. Un point au sujet duquel les pouvoirs publics américains avaient lancé une solide mise en garde il y a quelques années. Assez ironiquement, cela s’était passé peu avant qu’Edward Snowden ne révèle que les autorités américaines elles-mêmes espionnaient les citoyens américains, mais aussi les étrangers. Par ailleurs, on peut douter que l’on en reste là car le FBI souhaite accéder à d’autres appareils encore, même s’il s’agit ici d’affaires de moindre importance.

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