Un nouveau départ pour la technologie sous-jacente à IrisPact: faites connaissance avec Scuye

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Luc Buntinx, l’ex-CTO de la petite entreprise technologique IrisPact ayant fermé ses portes l’an dernier, va utiliser la même technologie pour une nouvelle startup. “Avec Scuye, le consommateur sera propriétaire de ses données et aura droit à une partie du gâteau publicitaire.”

Résumons les faits. Il y a un an environ, IrisPact, une startup co-fondée par Bruno Segers, jetait l’éponge. IrisPact était spécialisée dans les transactions sécurisées. Le but était de mettre en contact les titulaires de marques et les consommateurs par le biais d’un système de jetons (tokens), sans que des données numériques n’aboutissent dans des entreprises souhaitant en tirer parti financièrement. Selon les initiateurs, la startup était sur le point de recueillir 18 millions de dollars aux Etats-Unis.

Quelques jours avant cette phase de financement, le CEO Bruno Segers quitta toutefois IrisPact, parce que d’après lui, il y aurait eu des problèmes de transfert de brevet. Le CTO Luc Buntinx, qui avait fait établir le brevet de la technologie à son nom et le détient, avait toujours prétendu que le brevet en question ne serait pourtant jamais une pomme de discorde. Quoi qu’il en soit, la confiance des investisseurs fondit comme neige au soleil, et IrisPact disparut sans gloire l’année dernière.

Buntinx, qui n’a jamais caché qu’il espérait un redémarrage, va à présent tenter lui-même l’aventure avec Scuye. “Je reprends en très grande partie l’idée sous-jacente à IrisPact et la lance sur le marché sous une nouvelle appellation”, explique-t-il à Data News.

A première vue, Scuye se trouve effectivement dans le prolongement d’IrisPact. Les consommateurs créent un jeton sur la plate-forme, puis Scuye trace et retient tous les clics qu’ils effectuent. L’idée est que le consommateur paie quand il clique sur un lien et regarde la publicité. Tout intermédiaire du genre Google est exclu.

Le modèle Google

“Il y aura à coup sûr des similitudes avec ce que font Google et Facebook”, explique Buntinx. “Mais chez nous, les annonceurs ne versent rien aux géants internet, lorsque quelqu’un clique sur un de leurs liens, mais au consommateur. Avec Scuye, l’internaute prend le contrôle de ses données. Il vend lui-même ses informations confidentielles.”

Buntinx: “Les annonceurs savent alors parfaitement qui se cache derrière un clic et peuvent même entrer en contact avec cette personne. L’on crée ainsi une situation win/win pour les deux parties.”

Autrement dit, Scuye sera une plate-forme sur laquelle des données confidentielles seront directement négociées entre le consommateur et le propriétaire d’une marque. “Je la qualifie en effet de marché des données”, approuve Buntinx. “Un marché où les consommateurs pourront se faire eux-mêmes des revenus et via laquelle les entreprises pourront s’adresser à des groupes-cibles très spécifiques.”

Les données partagées par les utilisateurs pourraient être ‘rendues anonymes’ de plusieurs manières. “Tout un chacun déterminera lui-même la quantité d’informations voulue”, ajoute encore Buntinx. “Sexe, âge, emplacement: plus vous proposerez et mieux vous serez payé. Si vous partagez un message publicitaire sur Facebook, sur lequel l’un de vos amis clique ensuite, vous en profiterez aussi.”

Les paiements se feraient sous la forme de pièces virtuelles que les marques achèteraient à l’avance. “Le consommateur pourrait échanger ses crédits contre des euros, mais il pourrait aussi les utiliser pour faire à son tour de la publicité pour un produit qu’il voudrait mettre en évidence, ou pour acheter des actions de notre plate-forme. Il deviendrait alors propriétaire du système de commercialisation de ses données (rire).”

Le plan commercial de Scuye a entre-temps été élaboré et d’ici quelques semaines, Buntinx souhaite démarrer officiellement. iMinds y a aujourd’hui déjà investi, de même qu’un investisseur américain qui avait dans le passé déjà rejoint un autre projet de Buntinx. Enfin, le co-fondateur de Mobile Vikings recherche encore un CEO pour sa nouvelle startup. Bruno Segers serait-il intéressé?

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