Le nouveau DBA: fini le cloisonnement

Au fil des ans, le profil du DBA (l’administrateur de base de données) a fortement évolué. Le DBA ne se trouve plus sur une île, mais doit constamment parfaire ses connaissances dans différents domaines voisins. De quoi en faire un profil très prisé sur le marché du recrutement.

L’ensemble des tâches du DBA est aujourd’hui différent d’il y a cinq ans, par exemple. “Les fournisseurs ont investi dans l’automatisation”, indique Jan Henderyckx. Il est architecte infrastructure et consultant en bases de données chez Brainware et donne également des formations. “Davantage de possibilités sont venues s’ajouter au niveau ‘self-managing’ et ‘self-tuning’ de la base de données. Ce qui explique qu’une partie des tâches classiques du DBA se trouvent aujourd’hui dans la base de données proprement dite.” Parallèlement, les attentes n’ont fait que croître. Les entreprises visent une disponibilité et des performances élevées de leurs applications. Il va de soi que le DBA aide à réaliser ces tâches. “Qui plus est, il ne se retrouve plus sur une île délimitée avec précision, mais se voit attribuer diverses tâches dépassant les frontières des disciplines, précisément pour garantir cette disponibilité par exemple.”C’est à ce niveau que le DBA entre en contact avec l’infrastructure réseau, le décisionnel (BI), etc. “Le DBA doit élargir ses horizons. Si la base de données reste en retrait par rapport au reste, les applications de l’entreprise n’atteignent pas les ‘service level agreements’ prévus.” Dans ce contexte, l’entreprise considère la base de données comme une simple couche de persistance. La disponibilité demandée n’est plus alors qu’une évidence. “La valeur ajoutée du DBA réside ailleurs, toujours d’après Jan Henderyckx. Il est le garant de services de données comme le ‘data placement’ et la réplication. C’est là que se situe sa véritable valeur, car l’entreprise peut sous-traiter de manière facile et économique le travail de DBA classique – comme le’ tuning’.”Moins de maintenanceLorsque nous demandons des informations auprès des fournisseurs de bases de données, le tableau ainsi brossé s’avère correspondre. En 2001, Oracle a mené une grande enquête pour vérifier auprès des membres de groupements d’utilisateurs quels étaient leurs principaux besoins. “Les résultats de ce tour de table ont débouché directement sur davantage de fonctionnalités en matière de ‘self-tuning’, précise Johan Vanden Bossche, ‘product sales consultant’ chez Oracle. Le nombre d’heures totales que le DBA consacre exclusivement à la maintenance diminue progressivement.” Dans le même temps, le DBA est responsable d’un nombre sans cesse croissant de bases de données. Il ne s’agit plus d’une ou deux machines, mais souvent d’un véritable parc de bases de données. C’est également ce qui explique le changement du profil du DBA. “Il n’est plus le pompier qui éteint des incendies à gauche et à droite. Il travaille de manière proactive et se concentre sur les jobs qui fournissent de la valeur ajoutée.”Parallèlement, la complexité de l’environnement où est actif le DBA progresse également. Aujourd’hui, de très nombreuses entreprises travaillent avec des parcs de bases de données qui sont répartis – par exemple dans le cadre d’un plan de reprise après sinistre – sur plusieurs sites. Le DBA doit dès lors aussi s’y connaître au niveau de l’infrastructure réseau qui entre en ligne de compte à ce niveau, des logiciels de ‘clustering’, etc. “Une autre possibilité consiste dans le fait que la fenêtre de maintenance classique a disparu dans bon nombre d’entreprises”, poursuit Johan Vanden Bossche. Auparavant, une banque était fermée pendant le week-end. Aujourd’hui, le client veut pouvoir faire des opérations bancaires via l’Internet jour et nuit. Evidemment, cela n’a fait qu’augmenter la pression sur les systèmes – et sur le DBA.Assister le développementL’évolution de la technologie a fait en sorte que nous devions considérer de plus en plus la base de données comme une plate-forme de données. Ce qui explique que le DBA est aussi de plus en plus impliqué dans le développement d’applications. “Ce n’est que logique, puisqu’une application fonctionne avec des données”, résume Stefan Lamberigts, ‘product & solutions marketing manager’ chez Microsoft. Auparavant, un département développement se composait exclusivement de développeurs. Ces derniers recevaient du DBA une base de données de test afin d’y tenter de nouvelles choses. “Aujourd’hui, le DBA joue un rôle précis dans le cycle de développement. Le développeur et le DBA évoluent ainsi l’un vers l’autre, parce que chacun doit comprendre la fonction de l’autre.”Comme l’ensemble des tâches du DBA s’étend, il est évidemment beaucoup plus difficile aujourd’hui de recruter sur le marché un DBA qui soit au fait des dernières évolutions sur tous les fronts. “Nous tentons de palier cette difficulté en proposant des formations, en premier lieu autour de nos propres produits”, poursuit Stefan Lamberigts. Pourtant, il remarque aussi que le DBA doit surtout avoir le temps et la place pour évoluer dans son rôle. “Le DBA nouveau style junior devra probablement se concentrer d’abord principalement sur du travail de maintenance. Quand il évoluera dans un rôle de senior, l’importance des connaissances et de l’expérience dépassant le pur domaine des bases de données ira croissant.”

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