Le drone qui s’est écrasé en France provenait de Weelde et a été suivi par deux F-16

© Vito

Le drone qui s’est écrasé lundi après-midi dans le département de l’Aisne (nord de la France) avait décollé de Weelde, au nord de Turnhout (province d’Anvers), et était opéré par un institut de recherche flamand, le VITO, qui en a perdu le contrôle, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Ce drone de grande taille – 3,8 mètres d’envergure et 3,4 m de long, propulsé par un moteur à hélice propulsif – a été suivi durant toute une partie de son parcours par deux avions de chasse F-16 provenant de la base aérienne de Kleine-Brogel (Limbourg), qui ont ensuite confié sa surveillance à un Rafale de l’armée de l’Air française, selon une source militaire.

Le ministère de la Défense, qui a la protection de l’espace aérien belge dans ses responsabilités, a activé la procédure “Renegade” destinée à intercepter un aéronef lorsqu’il semble hors de contrôle – ce qui était le cas – ou mû par des intentions hostiles, a indiqué l’entourage du ministre de la Défense, Steven Vandeput, à l’agence Belga.

Le drone, de couleur rouge et blanche, prenait en effet la direction sud sud-ouest et se dirigeait vers la région de Bruxelles à une vitesse de 150 à 160 km/h, à une altitude comprise entre 3.500 et 4.000 pieds (plus de 1.000 mètres), selon un spécialiste militaire.

Les autorités militaires ont été prévenues à 15h16 par le centre de contrôle du trafic aérien (ATCC) militaire de Gavere-Semmerzake (Flandre orientale) – alias “Belga Radar” que le VITO avait perdu le contrôle sur un de ses drones.

Le VITO (Vlaamse Instelling voor technologisch onderzoek) effectuait des tests avec cet appareil au départ de l’aérodrome de Weelde avec les autorisations nécessaires, délivrées par la Direction générale du transport aérien (DGTA), qui dépend du SPF Mobilité.

A 15h20, l’autre centre-radar de l’armée belge, le “Control and Reporting Centre” (CRC) de Glons, entre Liège et Tongres, qui lui participe à la défense de l’espace aérien belge dans le cadre de l’Otan, a décidé de faire décoller en urgence les deux chasseurs F-16 qui assurent cette tâche 24 heures sur 24 sous le nom de Quick Reaction alert (QRA), selon ce même spécialiste de l’état-major de la composante Air.

Les deux avions ont pris l’air lors d’un “scramble” (décollage d’alerte) à 15h30 et ont intercepté le drone vers 15h36. Ils l’ont identifié visuellement, apercevant un appareil rouge et blanc – sans doute de type “Cruise” comme celui figurant sur le site internet du VITO qui confère une autonomie de “quatre à six heures” à ce type d’engin.

L’appareil a franchi la frontière franco-belge au sud de Charleroi, dans la région de Florennes, et son escorte a été reprise par un chasseur Rafale venu de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne).

Selon la version donnée par le Service d’information et de relations publiques de l’armée de l’Air (Sirpa-Air), le pilote du Rafale a constaté que le drone “de grande envergure” n’emportait aucune charge sous sa voilure et était “donc inoffensif”.

Le drone a encore volé durant près de deux heures dans l’espace aérien français avant de s’écraser, moteur en panne, dans un champ de la commune de Dizy-le-Gros, à une cinquantaine de km de Reims, sans faire de dommages. (Belga/WK)

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