Analyse | Actualité

La voiture autonome sera lancée plus vite qu’on imagine

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Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Vous n’avez pas encore le permis de conduire ou vous êtes de ceux qui détestent prendre un volant en main? Voici dans ce cas une bonne nouvelle pour vous: la voiture autonome est vraiment sur le point de devenir une réalité. Les voitures électriques et le covoiturage devraient aussi énormément progresser au cours des prochaines années.

Aujourd’hui même, le Boston Consulting Group sort une étude relative à l’avenir des voitures autonomes, partagées et électriques aux Etats-Unis. Selon les prévisions, les Américains effectueront bientôt 1.500 milliards de kilomètres à bord de ce genre de véhicules, soit un quart de la distance totale parcourue.

Trois tendances

Trois tendances se dégagent dans cette étude: le covoiturage, la conduite autonome et les voitures électriques. Le changement sera le plus sensible dans les grandes villes, où les habitants seront plus vite enclins à renoncer à leur voiture pour faire appel au robot-taxi. Ce glissement devrait être perceptible d’ici dix ans, mais peut-être plus vite encore en fonction des innovations qu’on peut attendre dans les toutes prochaines années.

“L’industrie automobile est appelée à se transformer complètement et ce, plus rapidement qu’on le pense. Pour les millions de citadins américains, la prochaine voiture qu’ils achèteront, pourrait être la dernière qu’ils posséderont vraiment”, expliquent les chercheurs.

Les constructeurs automobiles deviendront moins pertinents et devront réfléchir à la manière d’adapter leurs modèles commerciaux à la nouvelle réalité.

La course à qui sortira la première voiture autonome

Aujourd’hui, les constructeurs automobiles et entreprises technologiques rivalisent activement pour être le premier à lancer une voiture autonome sur le marché. Tesla, General Motors, Ford et Volvo ont promis d’en sortir une dans les cinq années à venir. Mais Uber, Mercedes, BMW, Nissan et Audi préparent elles aussi leur voiture autonome. Quant à Waymo, une entreprise soeur de Google, elle a accompli l’an dernier les plus grands progrès sur ce marché et dispose déjà d’une énorme avance sur la concurrence. La semaine dernière, il s’avéra que le volant de la voiture autonome de Waymo n’a dû être repris qu’une seule fois par tranche de 8.253 km par le conducteur humain embarqué. Chez les concurrents BMW, Tesla, Mercedes, Nissan et Uber, c’est nettement plus.

Pour les ingénieurs qui travaillent sur les voitures autonomes, il est aussi question d’une lutte acharnée. C’est ainsi qu’il arrive régulièrement que l’un d’eux passe à la concurrence. Il faut dire que les intérêts sont énormes. Le procès que Google a intenté à Uber du fait que son ex-ingénieur Anthony Levandowski lui aurait dérobé des renseignements confidentiels, en est la meilleure preuve.

Beaucoup d’intérêts en jeu!

Un grand nombre d’informations reste aussi caché. Après des années de spéculations sur le ‘Projet Titan’, Apple admettait en fin de compte en décembre dernier qu’elle préparait bien une voiture autonome. Le géant n’a cependant guère donné plus de détails à ce propos.

Une voiture autonome doit pouvoir déterminer avec précision où elle se trouve en temps réel. L’institut de recherche flamand imec développe dans ce but une technologie essentielle que sont les capteurs intelligents. Provisoirement, le centre de recherche doit garder le secret sur les noms des constructeurs automobiles et des entreprises technologiques avec qui il collabore. Dans cette phase du développement, la crainte de divulguer des informations à un concurrent est trop grande. Il y a trop d’intérêts en jeu. Surtout quand il est question des technologies qui seront embarquées dans leurs voitures autonomes, les firmes se murent provisoirement dans le silence. Serait-ce le calme avant la tempête?

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