L’iPad, vraiment ‘magique et révolutionnaire’?

Dès le début de sa présentation très attendue à San Francisco, Steve Jobs n’y a pas été avec le dos de la cuillère. Quoi de mieux en effet que de commencer l’année avec un “produit véritablement magique et révolutionnaire?”

Dès le début de sa présentation très attendue à San Francisco, Steve Jobs n’y a pas été avec le dos de la cuillère. Quoi de mieux en effet que de commencer l’année avec un “produit véritablement magique et révolutionnaire?”

Une année au cours de laquelle Apple peut déjà annoncer qu’elle a vendu son 250 millionième iPod, mais aussi que l’AppStore propose plus de 140.000 applications (avec déjà 3 milliards de téléchargements), que son bénéfice a fortement crû et qu’elle est aujourd’hui une entreprise pesant 50 milliards de dollars. Bref, tout ce qu’il faut pour s’insuffler une solide dose de confiance en soi.

Après avoir annoncé l’iPad comme le produit magique situé entre le téléphone intelligent et l’ordinateur portable, Apple avait fait monter très fort la pression. La question est à présent de savoir si l’iPad est réellement aussi magique qu’Apple le prétend?

Il est bien entendu très dangereux de faire de telles déclarations à propos d’un système qu’on n’a pas encore eu l’occasion de tenir en main et qu’on n’a même pas encore vu. Mais en tout cas, il est clair que l’iPad est davantage un solide iPhone/iPod Touch qu’un rejeton de la famille Mac. Et cela aura certainement des conséquences sur son public d’utilisateurs et sur son mode d’emploi.

Il est absolument évident que l’iPad est une extension sérieuse et attrayante au monde des smartphones, offrant davantage de confort et plus de facilités (clavier, lecture et visionnement de toutes sortes de contenu, etc.). Mais qui dit extension dit aussi dans ce cas un produit à la consommation plutôt qu’un outil professionnel. Même son utilisation dans le monde académique semble limitée. En optant pour l’environnement iPhone, plus précisément par le choix même du processeur (à son tour un must dans l’optique d’une faible consommation énergétique), l’utilisateur sera en effet dépourvu des applications professionnelles (et académiques) du monde MacOS. Une différence non dénuée d’importance!

Nous avions secrètement espéré aussi voir des fonctions comme la reconnaissance de l’écriture, mais ce genre de choses aura assurément été sacrifié sur l’autel de la puissance du processeur. Cela aurait été pourtant intéressant pour la prise de notes, par exemple dans les livres qui seront disponibles (du reste sera-ce aisé et/ou coûteux pour un éditeur d’introduire des livres dans la bibliothèque de l’iPad?).

Et ceux qui voudront utiliser leur iPad pour des présentations professionnelles, devront manifestement espérer que le vidéoprojecteur de service dispose de la WiFi (je ne vois nulle part une sortie vidéo, et même la sortie USB n’est pas mentionnée dans les premières informations sur le site d’Apple). Ou les trouvera-t-on sur les stations d’accueil? Voilà donc le genre d’éléments qui auraient rendu l’iPad attrayant comme compagnon de voyage de l’utilisateur professionnel.

Bref, la déception est-elle de mise? Après tout le tralala qui a précédé la présentation, il serait insensé de ne pas pousser un petit soupir de déception. Mais nous n’avons à nous en prendre qu’à nous-mêmes car nous nous sommes monté la tête.

Alors est-ce là un appareil que l’on va vouloir acheter à titre professionnel comme une véritable machine magique sur base de ses spécifications? Quand même pas… Attendons de voir d’abord comment il va se comporter dans la dure réalité de l’usage quotidien. Et de voir si la combinaison du prix d’achat, des tarifs data et des abonnements au contenu (journaux, revues, …) demeure encore attractive.

Entre-temps, nous allons quand même continuer à rêver à propos de l’appareil idéal et magique pour les journalistes (ou pour les blogueurs, etc.), qui permet de prendre des notes, tout en enregistrant l’entretien avec un petit micro (pour une reconnaissance vocale ultérieure), de même que l’image avec une petite caméra (au fait, l’iPad n’intègre pas de caméra. Adieu donc les applications de vidéophonie sympa!).

Il faudra donc attendre qu’Apple arrive à présenter un Mac au format de l’iPad…

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