L’Icann a mis offline le ‘concours à l’arc numérique’

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

L’Icann a mis offline le ‘concours à l’arc numérique’ (digital archery) destiné à déterminer lesquelles parmi les nouvelles extensions internet auraient la priorité. Comme principale raison, le régulateur des noms de domaine cite des problèmes logiciels en matière de timing. Après la fuite dans le logiciel du système d’enregistrement des nouveaux suffixes, l’Icann perd une nouvelle fois la face.

L’Icann a mis offline le ‘concours à l’arc numérique’ (digital archery) destiné à déterminer lesquelles parmi les nouvelles extensions internet auraient la priorité. Comme principale raison, le régulateur des noms de domaine cite des problèmes logiciels en matière de timing. Après la fuite dans le logiciel du système d’enregistrement des nouveaux suffixes, l’Icann perd une nouvelle fois la face. A partir de 2013, des centaines de nouvelles extensions internet aboutiront sur internet, comme vous le savez sans doute. Le hic, c’est que l’Icann ne peut traiter que 500 suffixes à la fois, alors que 1.930 demandes en tout ont été introduites. Un écart de 5 à 6 mois séparerait les différents ‘batches’ (lots). La grande question était donc de savoir qui pourrait être servi d’abord et quels 500 suffixes feraient partie de la première livrée.

Pour pouvoir formuler une réponse à cette question, le gestionnaire des noms de domaine a conçu une sorte de ‘concours à l’arc numérique’ (digital archery). L’objectif était de décocher une flèche au moyen d’un arc numérique vers une date à laquelle la demande pourrait être traitée. Sur base du fait que les flèches atteignaient ou non la cible, l’Icann décidait quelles demandes seraient traitées en priorité. Les flèches les plus proches de la date choisie par les candidats, feraient partie du premier lot.

Même si 20 pour cent de tous les candidats à une nouvelle extension internet ont déjà participé au concours, l’Icann a mis complètement offline le système ce week-end. Et aujourd’hui, tous semble indiquer que le système va être complètement supprimé. Dès le début déjà, des plaintes étaient émises par les candidats qui signalaient que le système n’était pas précis et donc malhonnête. En l’occurrence le timing serait tout à fait erroné.

L’Icann l’a entre-temps du reste reconnu lui-même. Le système d’horodatage fournirait des résultats inattendus en raison de retards dans le réseau et parce que le logiciel ne réagirait pas uniformément dans toutes les circonstances. “Les résultats sur le système de production différaient déjà de ceux sur le système de test”, confirme Jan Jansen de la petite entreprise de services internet OpenRegistry.

OpenRegistry connaît le concours en question, puisqu’elle propose des services de ‘digital-archery’ à ses clients. “Le plus gros problème cependant, c’était qu’il y avait aussi des fluctuations dans la production. Lorsque plusieurs candidats tiraient une flèche au même moment, le réseau ralentissait, ce qui générait des résultats bizarres. Le système de production doit être stable, sinon le concours ne se déroule pas correctement.”

Résultats

Au départ, le but était d’annoncer les résultats du tir à l’arc le 12 juillet. Mais à présent que le système a été mis hors ligne, cette date ne tient plus. En même temps, de plus en plus de voix se font entendre afin de renoncer complètement à l’idée de ce concours. Même la stratégie de travailler en plusieurs équipes pose question.

“Il y a des clients pour qui la date de sortie de leur extension n’est pas importante”, affirme Hans Seeuws, porte-parole d’OpenRegistry. “L’on envisagerait à présent de rembourser les 25.000 dollars d’inscription, si ces clients choisissent réellement un ‘opt-out’. L’Icann pourrait ainsi réduire le nombre de candidats pour le premier lot. Ajoutez-y les demandes génériques qui sont encore contestées, et l’on pourrait peut-être reprendre toutes les personnes véritablement intéressées dans la première livrée. Aucun concours ne serait plus nécessaire dans ce cas. De plus, l’Icann pourrait aussi travailler graduellement et supprimer complètement les lots. Nous espérons que l’on en saura plus à ce propos cette semaine.”

Quoi qu’il en soit, l’Icann encaisse ainsi un énième coup dur. Après les fuites dans l’implémentation Citrix du système d’enregistrement des nouvelles extensions internet, permettant à des candidats de visionner les noms des autres, voici une nouvelle gifle infligée au gestionnaire des noms de domaine. “C’est déjà la même implémentation Citrix qui était utilisée pour le concours”, déclare-t-on encore.

“Peut-être l’Icann devrait-elle remettre en question son fournisseur car cela devient très pénible. Allez expliquer cela aux titulaires de marques qui veulent une extension propre. Passe encore le fait que le système d’enregistrement ait été mis offline, puisque c’était la première fois que l’Icann organisait quelque chose du genre. Mais si vous devez en plus expliquer à vos clients que le concours numérique a aussi tourné en eau de boudin, c’est peine perdue.”

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