L’après-Snowden: moins d’e-banking et d’e-shopping aux Etats-Unis

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Après les déballages de Snowden, les consommateurs américains ont réduit de manière significative leurs transactions en ligne, selon une enquête réalisée par le spécialiste de la sécurité Eset.

L’économie en ligne et les entreprises technologiques aux Etats-Unis n’ont guère de raisons de remercier la NSA, que du contraire. L’expert anti-virus et anti-malware Eset a mené sur le territoire américain une enquête auprès des consommateurs, d’où il ressort qu’il y a d’une part une réduction des activités en ligne et d’autre part une augmentation de la méfiance à l’égard des entreprises technologiques. Voilà qui pourrait mettre des bâtons dans les roues de l’e-économie, à en croire le blog We Live Security d’Eset.

Des résultats de l’enquête, il appert que 14 pour cent des répondants font moins d’emplettes en ligne et quasiment 20 pour cent moins d’online banking. Si ces chiffres se confirment par la suite, voilà qui devrait constituer un fameux contretemps pour les secteurs bancaire et de la distribution. C’est que ceux-ci comptent explicitement dans leur stratégie sur une croissance de l’e-économie, afin de réduire leurs coûts et accroître leur rendement, mais aussi pour récolter des informations sur leur clientèle. En outre, ce serait pour eux une mauvaise nouvelle juste avant la période des fêtes de fin d’année, traditionnellement la plus dense, que les gens fassent subitement de nouveau davantage d’achats dans les magasins classiques (à cause de la logistique davantage e-orientée des entreprises).

L’effet Snowden se fait sentir également en dehors de ces deux secteurs, puisque 47 pour cent des répondants se disent plus réservés au niveau de ce qu’ils partagent avec des tiers sur les médias sociaux. “Nous sommes redevables d’un grand ‘merci’ à la NSA pour l’avancée soudaine de cette prise de conscience”, déclarent certains de manière ironique. En même temps, 50 pour cent des participants à l’enquête affirment avoir à présent moins confiance dans les entreprises technologiques, comme les fournisseurs de services internet et les éditeurs de logiciels. Rien d’étonnant donc à ce que les chefs d’entreprise fulminent, à l’image du CEO de Google, Eric Schmidt, contre les actes d’espionnage perpétrés par la NSA. L’enquête d’Eset montre aussi que 74 pour cent des répondants éprouvent de l’admiration pour toute entreprise qui défendrait une opinion tranchée en matière d’accès illimité aux données personnelles par les pouvoirs publics.

Pas moins de 77 pour cent des répondants prétendent en effet ne pas approuver le contrôle de toute forme de communication par les autorités, dont 44 pour cent le désapprouvent radicalement. En outre, 76 pour cent disent ne pas être d’accord avec le fait de mettre la main en secret sur des informations à propos des activités online de quelqu’un. Du moins, si ce quelqu’un est un Américain. S’il s’agit d’étrangers, les répondants sont nettement plus nuancés avec 57 pour cent qui approuveraient de contrôler les activités en ligne de citoyens hors Etats-Unis, comme des Iraniens et des Chinois.

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