Des développeurs de jeux créent un groupe de lobbying pour éviter la réglementation

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Pieterjan Van Leemputten

En réaction au tumulte causé par les ‘loot boxes’ (pochettes surprises virtuelles), quelques développeurs de jeux ont fondé une organisation dans le but d’informer la gent politique sur leur secteur, même s’il semble que cela soit d’abord et avant tout un instrument en vue d’éviter les règles.

Le NCGP (National Committee for Games Policy) estime ne pas être une association de développeurs de jeux, mais bien de ‘high level industry experts en influencers’. Il se compose de deux parties: une cellule de réflexion et un volet appelé à mettre au point une autorégulation au sein du secteur des jeux.

Le groupe déclare explicitement avoir été créé en réaction au tumulte causé par ce qu’on appelle en jargon la ‘loot crate economy’, à savoir un mécanisme permettant au joueur de remporter des pochettes surprises virtuelles contenant des éléments de jeu. Le problème, c’est que dans certains jeux, il est possible aussi d’en acquérir en payant, mais que leur contenu est souvent incertain. Selon divers politiciens, dont Koen Geens, cela s’apparente à du pari et cela doit être interdit purement et simplement pour les mineurs d’âge. L’ironie veut que le terme anglais ‘loot’ signifie ‘butin ou pognon’, alors que ce sont des choses qu’on peut recevoir gratuitement dans un jeu.

Le NCGP estime vouloir protéger les consommateurs contre les entreprises de jeux vidéo ne respectant guère les règles, en examinant de très près certaines situations et en entreprenant des actions juridiques si besoin est. Il se dit ouvert aussi aux lanceurs d’alertes qui veulent dénoncer les pratiques mal intentionnées des éditeurs de jeux.

Même si le NCGP cible surtout les politiciens américains et se décrit lui-même comme une organisation industrielle qui entend fixer des règles au secteur, il convient d’apporter ici l’une ou l’autre nuance. Il ne souhaite pas tellement propager des opinions et autres points de vue, mais, à l’entendre, offrir surtout des informations correctes aux politiciens. Voilà qui n’est pas grand-chose de plus qu’une façon déguisée de dire que les politiciens qui veulent réglementer le secteur, seront assaillis d’études et de messages présentant les jeux sous un meilleur jour.

En outre, il est étonnant que ce groupe veuille représenter l’ensemble du secteur, tout en n’accueillant des membres que sur invitation. Or l’autoréglementation ne pourra réussir que si les producteurs de jeux en vue en fassent aussi partie. La manière dont le NCGP se présente aujourd’hui, montre cependant déjà que le secteur est conscient qu’il doit redorer son blason auprès des politiciens (non joueurs).

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