Child Focus interpelle sur le flou de la pédopornographie sur YouTube

© Getty Images

Les délinquants sexuels utilisent des films relativement innocents sur YouTube pour promouvoir leur collection de pornographie infantile. Le journal New York Times l’a découvert après une vaste enquête. Child Focus a également connaissance de ce problème. “Nous appelons chaque personne à signaler sur les réseaux sociaux les contenus qui semblent louches”, insiste son porte-parole Dirk Depover.

Les images sur YouTube qualifiées de “zone grise pédopornographique” sont souvent “assez innocentes”, explique Dirk Depover. “Il s’agit par exemple d’un bébé dans son bain, ou d’une fille qui met du rouge à lèvre. Ce n’est pas punissable en soi, mais cela a quand même une valeur érotique pour certaines personnes.”

Le problème, ce sont surtout les commentaires sous les vidéos. On y trouve des conseils pour partager de la vraie pornographie infantile via d’autres canaux de communication. Comme le système crypté Telegram – également populaire auprès des groupes terroristes.

Child Focus connaît le danger, mais ne voit pas de solution toute faite. “C’est évidemment la responsabilité des réseaux sociaux de contrôler les contenus et d’éviter qu’ils soient utilisées pour partager de la pédopornographie ou permettre aux auteurs d’entrer en contact”, analyse Dirk Depover. Mais ce n’est pas toujours facile, surtout pour des sites comme YouTube, qui fonctionnent avec des images en mouvement. De plus, la technologie évolue chaque jour. “C’est un peu un jeu de chat et de souris avec les auteurs. La police et les autres services doivent constamment continuer à s’adapter.”

Dirk Depover demande à quiconque verrait quelque chose de suspect sur les médias sociaux de le signaler. Cela peut se faire via le numéro d’urgence 116 000 ou via le site web www.stopchildporno.be. Child Focus contactera ensuite les autorités compétentes. Pour YouTube, les films signalés par Child Focus comme inappropriés sont dans la plupart des cas supprimés par le site lui-même. Signaler les contenus n’est pas seulement important pour attraper les malfaiteurs. “C’est aussi très important pour nous de pouvoir identifier les victimes. Cela doit être notre priorité.”

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