7 avril 2010: liberté, égalité et fraternité

A mon fils. Comment lis-tu cette lettre en ce moment, en 2030? Es-tu assis face à un écran d’ordinateur? En 2010, c’est un appareil à écran LCD plat installé à la verticale sur le bureau avec, devant lui, un clavier azerty avec lequel j’ai saisi ce texte, lettre par lettre. Une souris se trouve à côté de ce clavier. Il s’agit d’un petit boîtier ovale utilisé pour déplacer un curseur à l’écran, afin de donner des instructions à l’ordinateur.

A mon fils. Comment lis-tu cette lettre en ce moment, en 2030? Es-tu assis face à un écran d’ordinateur? En 2010, c’est un appareil à écran LCD plat installé à la verticale sur le bureau avec, devant lui, un clavier azerty avec lequel j’ai saisi ce texte, lettre par lettre. Une souris se trouve à côté de ce clavier. Il s’agit d’un petit boîtier ovale utilisé pour déplacer un curseur à l’écran, afin de donner des instructions à l’ordinateur.

Je doute fort que tu saches tout cela dans 20 ans, mais je me demande si l’image que j’évoque à présent, sera pour toi aussi nostalgique que l’est mon souvenir de mon ordinateur d’il y a 20 ans. A l’époque, j’en étais à mon premier PC ‘tower’ Pentium. C’était une machine posée à même le sol et qui, à l’image d’une tour, grimpait jusqu’au bord de mon bureau. Avant cela, j’avais eu une machine compatible 8086 XT IBM et avant encore un Commodore 128 et un Commodore 64. Sur aucun de ces appareils je n’ai écrit le moindre texte. Je programmais. Les traitements de texte n’en étaient encore qu’à leurs balbutiements.

Il y a 20 ans, le monde a chaviré, lorsque les PC sont devenus démocratiquement disponibles. Et ces dernières années, le monde a de nouveau chaviré, lorsqu’internet est devenu une réalité et qu’il a été utilisé par tout un chacun pour partager des informations. Enfin, quand j’écris tout un chacun, c’est quelque peu exagéré.

De toutes les contrées au monde, l’Afrique demeure actuellement hors ligne avec son milliard d’abonnements potentiels au haut débit, alors que 1,3 milliard de Chinois doivent se contenter d’une version filtrée des informations sur le Net. Sur les plus de 6 milliards d’habitants que compte notre planète, ce n’est pas rien.

Le monde chavirera-t-il encore quand tout le monde disposera d’internet? La communication a quelque chose d’incontestablement libérateur. De la bible accessible, telle qu’elle avait été imprimée par Gutenberg, en passant par le journal du Père Damien, jusqu’à YouTube, tout cela a constitué et constitue encore un instrument pour la liberté d’expression et donc aussi pour la démocratie. Que la diffusion de bibles bon marché ou que la propagande chinoise puisse également provoquer l’endoctrinement, voilà un message que je n’aborderai pas dans cette lettre.

Ici, je veux surtout parler de liberté, d’égalité et de fraternité, qui est la devise de la France depuis 1838 probablement. Le fait que ce thème soit au 21e siècle au centre de la poursuite de l’évolution de notre société, est carrément prophétique. Et comme pour toutes les bonnes prophéties, Liberté, Egalité et Fraternité est une création anonyme.

En 2010, ces principes nous interpellent. C’est que nous tentons précisément de sortir de la plus grande crise économique mondiale de ces, disons, 100 dernières années et nous constatons que toute cette liberté, pas seulement expressive d’ailleurs, mais aussi commerciale, n’est pas une garantie en soi d’une société fructueuse.

Le seul succès que nous ayons réellement obtenu, c’est l’une ou l’autre forme de paix en Occident, mais même ici, il convient de faire remarquer que la paix n’existe que depuis 65 ans seulement et se limite à l’Europe occidentale. Mais nous ne nous cassons au moins plus la figure dans nos contrées, et c’est bien ainsi. Il est douteux que cela soit une conséquence de l’égalité, moins encore de la communication, voire d’internet.

Les Nations Unies, l’Union européenne et l’Otan, ces organisations qui veillent sur notre paix, sont nées principalement des suites du traumatisme de la Deuxième Guerre mondiale et ont un caractère plutôt contraignant que libérateur. Elles ne constituent certes pas un régime dictatorial, mais elles ne reposent en tout cas pas sur les principes de Wikipedia, l’encyclopédie internet si populaire aujourd’hui, dans laquelle tout le monde peut de manière très libre ajouter des informations, en corriger et en supprimer.

A quoi ressemble ton monde? Libre de Dieu et de ses commandements? Connais-tu la réussite en ligne virtuelle? J’aimerais t’en parler dans une prochaine lettre.

Bien à toi.Ton père

Note: cette opinion fait partie d’une série de lettres que Jens Pas écrit à son fils de 10 ans, dans le but qu’il les lise plus tard, lorsqu’il sera adulte. Et vous, apprenez-vous des visions que votre père a eues, il y a 20 ans? Et qu’apprend le père aujourd’hui de ses propres visions lorsqu’il se projette 20 ans en avant. Jens publie ses lettres en néerlandais sous la forme d’un “Erfenis uit de toekomst” (héritage du futur) sur [http://www.jenspas.be/schrijver/erfenis-uit-de-toekomst/]. Surfez-y et voyez ce que l’avenir nous apprend.

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