L’IA, ingrédient indispensable

Dans le cadre d’un projet d’IA, l’entreprise alimentaire Puratos a réussi à augmenter de 30% la production d’enzymes pour le traitement du pain. L’entreprise envisage désormais d’appliquer l’IA à la réduction du taux de sucre et de graisse de ses produits de boulangerie.

En matière d’adoption de l’intelligence artificielle (IA), l’industrie alimentaire ne fait sans doute pas oeuvre de pionnière. Du coup, le projet d’IA réalisé par Puratos en partenariat avec le spécialiste louvaniste de l’AI Dataroots est d’autant plus remarquable. “Ce projet pilote en appelle d’autres”, insiste d’emblée Benjamin Bado, ‘data manager’.

Avec plusieurs ingénieurs en apprentissage machine de Dataroot, Benjamin Bado a planché sur différents cas d’usage de l’intelligence artificielle. Dans un premier temps, le projet s’est porté sur l’optimisation de la gestion du métier. Mais au milieu de l’année dernière, l’entreprise s’est également intéressée à une expérience destinée à améliorer les activités de recherche et de développement (R&D).

L’IA au service de la R&D

Puratos, qui a fêté son centenaire en 2019, fournit les denrées de base aux boulangers, pâtissiers et chocolatiers. Cette entreprise belge familiale s’est muée en un groupe alimentaire international actif dans plus de 100 pays. Outre son siège social de Grand-Bigard, l’entreprise compte 4 implantations en Belgique qui hébergent notamment les activités de R&D. L’un de ces sites, installé à Andenne, se profile comme un centre de compétence en bio-fermentation et est spécialisé dans le développement et la production d’enzymes vivants. Ceux-ci jouent en effet un rôle essentiel dans la préparation du pain puisqu’ils contribuent notamment aux caractéristiques uniques des recettes de pain, comme la fraîcheur et le volume.

L’IA est une priorité à notre agenda. ” Benjamin Bado, ‘data manager’ chez Puratos

L’expérience IA menée par Puratos avec Dataroots était principalement centrée sur les activités de R&D. L’objectif majeur était d’analyser l’impact de modifications de différentes variables sur la production d’enzymes. Chaque ensemble de paramètres générait son propre jeu de données, lequel devait à son tour être analysé et parfois enrichi avec d’autres données. Le résultat de l’expérience se révéla en tout cas être un succès: en adaptant les paramètres, Puratos est parvenue à obtenir une augmentation de 30% de la production d’enzymes. Un résultat qui dépassa les attentes. “Une hausse de productivité de 10% aurait déjà été une réussite à nos yeux”, estime Benjamin Bado.

L’IA devient stratégique

Le résultat est d’autant plus remarquable que la durée du projet fut particulièrement courte. En quelques mois à peine en effet, Puratos et Dataroots sont parvenus à analyser et à optimiser le processus complexe de recherche et développement d’enzymes. Lorsque l’on sait en plus que le coût d’un seul test d’enzymes peut être particulièrement élevé, il est clair que la rentabilité d’une telle optimisation ne doit pas être sous-estimée.

Elément sans doute plus important encore aux yeux de Benjamin Bado: le résultat positif de cette expérience en IA a accéléré sensiblement l’adoption de cette nouvelle technologie au sein de Puratos. “En dépit de la prudence financière liée à la crise du coronavirus, notre budget a été en croissance cette année. Nous investissons pour l’instant massivement dans de nouvelles solutions d’IA pour nos activités de R&D. D’ailleurs, nous allons prochainement engager de nouveaux collaborateurs.”

Le fait que cette expérience ait débouché sur un projet d’IA relativement ambitieux en partenariat avec la VUB est un peu la cerise sur le gâteau. “L’objectif de ce projet est de réduire de plus de 20% le taux de sucre et de graisse dans nos produits alimentaires, sans pour autant en altérer le goût et la texture”, conclut Benjamin Bado.

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